Laurence Foschia
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Les transformations religieuses en Grèce continentale sous l'Empire romain IIIème - VIème siècles
En quoi le paganisme grec tardif diffère-t-il du paganisme classique, hellénistique ou archaïque et en quoi lui ressemble-t-il ? Notre hypothèse de départ est que le paganisme paraît accéder progressivement au rang de religion au cours des IIIe, IVe et Ve siècles.
Pour mettre en évidence cette évolution de la nature du paganisme, on s'appuiera sur la terminologie employée dans l'Antiquité tardive, pour désigner cultes et croyances. La question se pose de manière aiguë au moment où le christianisme devient religion d'État, au IVe siècle. Les cultes traditionnels se trouvent peu à peu confrontés à un monothéisme qui les oblige à se définir eux-mêmes. À compter du tout début du IVe siècle est publiée une série de lois (Code théodosien, Code justinien) visant à encadrer puis à interdire les pratiques païennes ; les autorités chrétiennes et impériales comme les païens eux-mêmes se trouvent alors confrontés aux lacunes que présente le vocabulaire religieux. Pour les résoudre vont être introduits, aussi bien en latin qu'en grec, des termes comme "païen, idolâtre" ou encore l'expression "la religion des Grecs, la superstition, la secte chrétienne".
Ce sont ces questions religieuses et terminologiques qui deviennent cruciales dans l'Antiquité tardive que nous nous proposons d'étudier. Elles participent de la nécessité de s'"identifier", en particulier du point de vue religieux, qui se fait jour au moment de la christianisation de l'Empire romain.
biographie
Laurence Foschia, ancienne élève de l’École normale supérieure de Paris et ancienne membre de l’École française d’Athènes, est agrégée de lettres classiques. PRAG en histoire ancienne à l’IUFM de Martinique depuis septembre 2012, elle est titulaire d’une thèse d’histoire et épigraphie grecques soutenue à l’université de Paris IV-Sorbonne en 2006 et travaille sur la religion grecque dans l’Antiquité tardive et l’évolution des structures de culte païennes, chrétiennes et juives. Elle est l’auteur d’une monographie Chez Brill, Le polythéisme grec dans l’Antiquité tardive : étude des cultes et sanctuaires de Grèce continentale (fin IIIe-VIIe siècle).