Giovanna Zapperi
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Devenir machine : corps et technologie dans les avant-gardes
Mon projet de recherche analyse les interactions entre l’activité artistique, la technologie et le corps dans les années autour de la première guerre mondiale. Le thème de la transformation du corps en machine renvoie au problème que rencontre l’art à l’époque de la reproductibilité technique : il y a une proximité structurelle entre le corps artificiel et l’image photographique car tous deux sont le fruit d’un processus mécanique et se présentent comme des duplicata capables de rivaliser avec l’original. Ainsi, la possibilité de créer un corps né de la fusion entre nature et technique remet en cause les notions courantes d’identité, d’origine et d’originalité. Dans l’enchevêtrement entre l’art et la technologie, production, procréation et reproduction deviennent des termes métaphoriquement voisins : ils renvoient tous au problème de la création artistique à l’âge des nouvelles technologies de l’image. La récurrence du devenir machine chez les avant-gardes véhicule ainsi les angoisses ressenties face à ces changements, et devient le nœud de la recherche d’un nouveau paradigme artistique, capable de faire face à la crise provoquée par l’invasion de la technologie et la perte qui s’ensuit de l’aura de l’œuvre d'art.
biographie
Giovanna Zapperi est historienne de l’art et docteure de l’EHESS (thèse soutenue en 2005). Après avoir été chercheuse associée au Centre d’Histoire et Théorie des Arts de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, où elle cordonne le groupe de recherche Acegami (Analyse Culturelle et Etudes de genre / Art, mythes, images), Giovanna Zapperi enseigne à l’Université de Tours (2005-2007), à Sciences-po à Paris (en 2009) puis à l'Ecole Nationale Supérieure d'Art de Bourges, de 2010 à 2017, et à la Humboldt Universität de Berlin, en tant que Rudolf Arnheim Guestprofessor, de 2007 à 2009. En 2017, elle est nommée en tant que professeur d'Histoire de l'art contemporain à l'Université de Tours. Ses recherches portent sur les avant-gardes européennes des années 1910 et 1920, sur les rapports entre production artistique, culture de masse et technologie, sur les théories féministes dans l’art et sur la différence des sexes et les rapports (post)coloniaux dans l’art contemporain.