Matteo Vicenzo D'Alfonso
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Le problème de la genèse de Rousseau à Desanti.
Le travail de recherche que j’envisage de mener durant mon séjour porte sur le concept de genèse dans le champ philosophique, partant du constat que la philosophie transcendantale, en toutes les différentes formes dans lesquelles elle se présente, se trouve nécessairement confrontée au concept de genèse. Même si les approches peuvent apparaître dissemblables, on retrouve des issues très similaires dans l’idéalisme allemand et dans la phénoménologie. Le terme « genèse » peut paraître hors lieu si on le trouve rapproché aux philosophies idéalistes, mais à mon avis c’est exactement dans cette contextualisation insolite qu’il représente la clef pour comprendre le sens ultime des formes de l’idéalisme professées par Fichte, Schelling mais aussi par Hegel, parce que c’est exactement sur le plan de l’ambition génétique qu’au tout début leurs perspectives se rencontrent, pour ensuite se séparer. C’est le même terme « genèse » qui nous permet en outre de constituer le contexte, qu’on pourrait dire génétique, de l’idéalisme allemand : celui‐ci se raccorde en effet avec l’issue tout à fait particulière de l’illuminisme français, incarnée par Rousseau d’un côté, et avec la tradition phénoménologique husserlienne – où « genèse » est le terme qui fait référence à la démarche fondationelle du philosophe – de l’autre côté. Dans mon analyse je puiserai dans la réflexion que le jeune Derrida accomplit dans Le problème de la genèse dans la philosophie de Husserl, mais aussi dans la contribution donnée à ce thème par Jean‐Toussaint Desanti, que je considère d’extrême importance à ce propos sonder. Qu’est-ce que la genèse du point de vue des philosophes ? Quelle fonction occupe t-elle dans leurs philosophies ?
biographie
Matteo d'Alfonso a étudié la philosophie à Milan et à Munich, où il a soutenu en 2002 une thèse portant sur la philosophie du dernier Fichte. Il a poursuivi ses recherches à Munich dans le cadre du projet HyperNietzsche (université Ludwig-Maximilians) et de l’équipe travaillant à la publication des œuvres de J. G. Fichte (Académie bavaroise des sciences). Après avoir été boursier de la Fondation Humboldt de 2006 à 2010, il a enseigné l’histoire de la philosophie à l’université de Bologne. Ses recherches portent sur la philosophie classique allemande et notamment sur les œuvres de Fichte, Schelling, Schopenhauer et Nietzsche. Il a traduit plusieurs textes de Fichte en italien (La Doctrine de la Science, 1804; Faits de la Conscience, 1810-1811). Il a publié un livre consacré à la dernière philosophie de Fichte (Von Wissen zur Weisheit. Fichtes Wissenschaftslehre 1811, Rodopi, Amsterdam-New York 2005), et édité des notes inédites de Schopenhauer (Schopenhauers Kollegnachschriften der Metaphysik- und Psychologievorlesungen von E. G. Schulze, Göttingen, 1810-1811, Ergon, Würzburg 2008). Il a co-édité un ouvrage collectif consacré aux usages politiques de la peur, Gouverner la peur, Olms, Hildesheim 2010.
Depuis 2011, il enseigne histoire de la Philosophie au departement de sciences humaines de l'université de Ferrara.