Gad Freudenthal

Gad Freudenthal
pas labex
pas Eurias

dates de séjour

01/10/2015 - 30/06/2016

discipline

Histoire médiévale
Philosophie
Sciences de la religion

Fonction d’origine

Directeur de recherche émérite

Institution d’origine

CNRS (France)

pays d'origine

France

projet de recherche

L’appropriation et la naturalisation de la pensée scientifique dans la tradition juive au moyen âge. Leçons des XIIe-XVe siècles pour dépasser les fondamentalismes.

Durant la deuxième moitié du XIIe siècle les communautés juives du Midi de la France ont subi une véritable révolution culturelle. D’une culture s’adonnant entièrement aux études juives traditionnelles (Talmud et Midrash), la culture de ces communautés est devenue une culture abritant une activité philosophique-scientifique vibrante, s’appuyant sur des traductions hébraïques, notamment à partir de l’arabe, des classiques de la tradition gréco-arabe. Ce changement culturel a profondément modifié le sens même de l’étude –l’activité la plus noble du mâle juif – et, au delà, du telos même de la vie juive. Il initia une profonde acculturation qui a modifié le visage du judaïsme Provençal, et plus généralement le judaïsme tout court. Cette introduction de la pensée scientifique-philosophique au sein du judaïsme, le remplacement d’une vision particulariste par une vision universaliste, a suscité une vive opposition, engendrant des polémiques persistantes. Il ne s’agissait rien moins dans le fond que de la problématique herméneutique classique : une interprétation non-littérale des textes juifs canoniques, sources de l’autorité, est-elle permissible ? Le projet se propose d’explorer cette problématique, en tâchant de dépasser les seuls faits, afin de les expliquer, notamment d’un point de vue sociologique. La recherche menée sur cette transformation culturelle profonde a pour ambition d’offrir indirectement des éléments de compréhension du fondamentalisme religieux et, peut-être, des moyens de le vaincre.

 

biographie

Gad Freudenthal est né à Jérusalem en 1944. Il a étudié les mathématiques et la physique à l’Université hébraïque de Jérusalem, puis l’histoire et la philosophie des sciences. Il a quitté Israël au milieu des années 1970 pour s’installer en France où il est entré au CNRS en 1982, après avoir obtenu son titre de docteur.

Ses recherches portent notamment sur l’histoire des sciences et l’histoire de la philosophie au sein des cultures juives médiévales tout en mettant en exergue les relations qu’elles entretenaient avec les cultures majoritaires (à savoir les cultures musulmane et chrétienne).