François Giovalucchi
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L’aide au développement et la formation du régime de Hun Sen (1993-2017)
Le projet de recherche vise à élucider le paradoxe apparent de l’installation et du renforcement d’un régime autoritaire et prédateur dans un pays, le Cambodge, ayant été le lieu d’une opération de maintien de la paix considérée comme réussie, puis le bénéficiaire de flux d’aides considérables supposés contribuer à l’enracinement d’une « démocratie de marché ». L’hypothèse testée sera celle d’une instrumentalisation de l’aide traditionnelle dans un contexte marqué par la montée des nouveaux donateurs (la Chine en premier lieu) et des investissements internationaux. Pour ce faire, l’analyse se déploiera autour de deux axes :
– Le contexte et les jeux d’acteurs (périodisation de l’aide, analyse des séquences de suspension-reprise de l’aide et des changements de discours et stratégies des bailleurs de fonds, analyse de la place prise par l’aide dans les débats politiques internes au Cambodge, etc.) ;
– Les dispositifs, les instruments et leurs usages sectoriels (mise en œuvre de la Déclaration de Paris, recours aux nouvelles modalités tels que l’aide en fonction des résultats et les transferts monétaires, usages de l’aide dans des champs peu analysés jusque-là telles que la préservation du patrimoine, la démobilisation, la promotion du commerce international, etc.).
biographie
Né en 1955, François Giovalucchi est diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris (IEP) et titulaire d’un DEA d’économie et finances internationales de l’université Paris X. Il a occupé divers postes de responsabilité en France et à l’étranger, à l’Agence Française de Développement et à la Direction générale du Trésor. Il a assuré des enseignements à l’IEP. En parallèle avec son activité professionnelle, il a poursuivi une activité de recherche. À travers une approche d’économie politique, il s’est attaché à analyser les outils (méthode du cadre logique), les objectifs internationaux (Objectif du Millénaire pour le Développement, puis Objectifs de Développement Durable) ou les concepts (résilience) de l’aide au développement, en tentant de mettre à jour leur contenus idéologiques implicites, la posture qu’ils révèlent de la part des donateurs dans leur relation aux pays aidés, et les modes de gouvernement ou d’action publique dont ils sont porteurs. Ses travaux ont débouché sur une caractérisation de l’aide comme outil de réforme se prévalant d’une pure technicité, marqué par le déni du politique et porteur d’une extension de la gouvernementalité néolibérale. Ils ont souligné que, bien souvent, les objectifs de bailleurs de fonds différaient fortement de ceux des gouvernements bénéficiaires.