Betty Rojtman

Betty Rojtman
01/01/2008
pas labex
pas Eurias

dates de séjour

01/03/2011 - 30/06/2011

discipline

Littérature

Fonction d’origine

Professeure émérite

Institution d’origine

Université Hébraïque, Jérusalem (Israël)

pays d'origine

Israël

projet de recherche

Pour une métaphysique de l'inachevé

La philosophie occidentale semble s'être partagée, dès l'origine, entre deux pôles : d'un côté Parménide et la métaphysique du Logos, de l'autre une tradition « héraclitéenne » sous-jacente, d'altération et de fluidité. Si cette dernière vient aujourd'hui occuper le devant de la scène, c'est aux forces destructrices de l'existence – la Mort, l'Angoisse, l'Exil - que littérature et philosophie font appel, depuis Heidegger surtout, pour briser la clôture du système. En se conjuguant, ces valeurs de perte fondent une sorte d'humanisme nouveau, qui tendrait à conjurer par le vide l'écrasement de plénitude. S'appuyant sur un corpus d'exemples, tirés pour la plupart de la modernité française, la présente étude cherchera à déceler, sous les métamorphoses du thème, le sens anthropologique de cette fascination qu'exerce le Néant sur l'esprit contemporain. Elle se demandera, ensuite, dans quelle mesure ces mêmes agents de négativité pourraient s'autonomiser, se disjoindre du thème de la mort qui les sous-tend. Elle tâchera, enfin, d'examiner les conditions d'émergence d'une métaphysique de l'inachevé qui, tout en respectant les enjeux du postmoderne, tendrait à maintenir une pensée de l'Etre. A cet effet, elle se référera au modèle de la kabbale hébraïque, qui pose à son principe ontologique une continuelle vibration d'énergie, réfractaire à toute systématisation, qui annonce la compatibilité de l'aléatoire et de l'absolu.

biographie

Professeur émérite à l'Université hébraïque de Jérusalem, elle a été titulaire de la chaire Katherine Cornell de littérature comparée. Nommée directrice des études françaises, elle a fondé et dirigé le Centre Desmarais de recherche sur la culture française. En 1993, elle a enseigné comme professeure invitée à l'Université de Montréal. De 1996 à 2009, elle a animé des séminaires au Collège International de Philosophie à Paris. En 2004-2005, elle a été invitée comme Directrice de Recherches à la Maison des Sciences de l'Homme, et en 2007, elle a été désignée comme déléguée au Fonds Paul Ricoeur en Israël. Elle est titulaire d'un doctorat de l'Université Paris III. Son travail se situe à la croisée des cultures, entre réflexion (philosophique ou littéraire) contemporaine et tradition herméneutique juive (Feu noir sur feu blanc, Verdier, 1986 ; Une grave distraction, préfacé par Paul Ricoeur, Balland, 1991). Ses thématiques de recherche portent en particulier sur la littérature et la pensée française moderne, le structuralisme et la sémiotique, la linguistique et la théorie du texte, ainsi que l'herméneutique juive dans le contexte philosophique contemporain. Cette double formation l’a amenée à développer des collaborations régulières avec diverses institutions parisiennes, notamment le Collège international de philosophie et l’Institut Elie Wiesel.