Yadh Ben Achour
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La religion islamique et l’universalité de la norme démocratique
La chaire Averroès inaugure un cycle d'études et de recherches sur l'Islam contemporain face aux défis du XXIe siècle. Pourquoi Averroès ? La première conférence du cycle répond à cette question. Averroès a repensé le statut de la loi grâce à une herméneutique particulière qui ouvre la voie de la liberté aussi bien à l'interprète qu'au croyant. Parmi les défis majeurs auxquels l'Islam doit faire face, il faut considérer prioritairement la question de la norme démocratique et des droits de l'homme. Pour cela, il faut désenclaver l'Islam d'une certaine interprétation fixiste de la loi pour lui permettre de s'ouvrir à la pensée démocratique. Mais, pour cela, il faut d'abord désenclaver la norme démocratique elle-même du relativisme historico-culturaliste dans lequel veulent la maintenir les théories politiques antidémocratiques, comme le fascisme, ou encore le radicalisme religieux. Cette ouverture ne peut être possible que par la voie d'une rupture radicale avec l'orthodoxie de masse qui a encadré la pensée islamique depuis des siècles. L'orthodoxie de masse qui explique aussi bien le prosélytisme, que la violence, doit être remplacé par une nouvelle culture, celle de la tolérance. Le problème, c'est que la tolérance ne fait pas partie, à l'origine, des principes directeurs de la religion. C'est par un jeu complexe de déstructuration intellectuelle et de reconfigurations linguistiques que l'Islam s'acclimate peu à peu à cette culture de la tolérance.
biographie
Le Professeur Yadh Ben Achour, né le 1er juin 1945 à la Marsa, Tunisie, est professeur de droit public. Il a mené sa carrière universitaire entre 1970 et 2005 à l'Université de Tunis. En 2014, il a été élu membre du Comité des droits de l’homme de l’ONU.
Nommé membre du Conseil constitutionnel tunisien en 1988, il en démissionne en 1992 en raison de la tentative de noyauter la Ligue tunisienne des droits de l’homme, par l’intermédiaire d’une réforme de la loi sur les associations.
Après la révolution, il est nommé Président de la « Commission de la réforme politique ». Le 19 février 2011, le Président provisoire de la République, le désigne Président de « La Haute Instance de réalisation des objectifs de la Révolution». Sa mission essentielle était de préparer l’élection de l’Assemblée nationale constituante conformément à des standards démocratiques et de libéraliser le droit public tunisien.
Durant sa carrière universitaire, le professeur Ben Achour s’est spécialisé dans le droit public et international, ainsi que dans la théorie politique islamique, matières dans lesquelles il publie plusieurs ouvrages. Il a aussi occupé des postes académiques prestigieux et a reçu le doctorat Honoris causa de l'Université Laurentienne (Ontario, Canada), de l'Université de Genève et de l'Université d'Aix en Provence.