Xiaojing Guan
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LES HOMICIDES DANS LES BANNIÈRES MANDCHOUES. UNE RECHERCHE FONDÉE SUR PREMIÈRES ARCHIVES HISTORIQUES DE PÉKIN
La dynastie Qing a été la dernière de l’histoire de la Chine. Les Mandchous étaient regroupés en « bannières », qui avaient une dimension militaire essentielle dans l’Empire ; elles constituaient des privilèges qui distinguaient les « gens des bannières » du reste de la population. En fait, les gens des bannières rassemblaient diverses minorités ethniques, pas seulement des Mandchous, en garnison à Pékin et dans quelques une des 18 provinces. Regroupés de manière indistincte sous cette appellation commune, ils se distinguaient de la population chinoise qui les entourait par différents traits culturels. Même si les dirigeants mandchous ont proclamé à plusieurs reprises que « les gens des bannières et les Chinois étaient égaux », leur statut spécifique justifie le caractère crucial de la question à laquelle ce projet de recherche vise à répondre : les gens des bannières disposaient‐ils de privilèges significatifs selon la législation Qing ? Ce projet repose sur l’étude de plus de 2500 cas d’homicides dont un homme des bannières était soit l’auteur, soit la victime. Ces cas ont été rassemblés à partir des archives du Conseil de la peine (Xingbu), qui ont récemment été ouvertes aux Premières archives historiques de Pékin. Les documents sont rédigés en Chinois et en Mandchou, deux langues que je suis en mesure de lire, ce qui permet de comparer différents points de vue et versions. En associant analyse historique et données statistiques, ce problème vise à développer une « base de données des cas d’homicide pour les gens des bannières », ce qui permettra de répondre à trois questions :
En quoi consistent exactement ces « privilèges légaux des bannières », et quels était leur influence sur les décisions judiciaires ?
Quels étaient les principaux sujets de conflits entre les gens des bannières et les citoyens chinois ?
Comme la législation chinoise traditionnelle s’arrange-t-elle des minorités ethniques ?
biographie
Guan Xiaojing est chargée de recherche à l’Institut d’études mandchoues, Académie de sciences sociales de Pékin. Elle a soutenu son doctorat dans cette académie en histoire ; son thème principal de recherche est l’histoire mandchoue, la culture et le système des bannières dans la dynastie Qing, avec comme sujets dérivés : la religion et les « gens des bannières », les inscriptions sur les temples en langue mandchoue, la relation entre les Huns et les Mandchous dans la garnison urbaine aux huit bannières de la dynastie Qing, etc. Elle a récemment publié des articles sur une stèle synoptique écrite en Mandchou et en Chinois, sur des inscriptions sur des pierres des temples des gens des bannières de Pékin et sur des cas d’homicides impliquant les gens des bannières trouvés dans les archives. Elle est déjà venue à Lyon à l’Institut d’Asie orientale (IAO) en 2014 pour participer à un projet de recherche « L’espace de légalisation en Chine », dirigé par Jérôme Bourgon, and elle a prononcé à cette occasion une conférence sur le système des bannières.