Isabelle Marinone

Isabelle Marinone
pas labex
pas Eurias

dates de séjour

01/09/2008 - 30/06/2009

discipline

Arts et études des arts
Histoire contemporaine

Fonction d’origine

Chercheuse

Institution d’origine

Université Paris-III (France)

Fonction actuelle

Maître de conférences

Institution actuelle

Université de Bourgogne (France)

pays d'origine

France

projet de recherche

Les bandes exotiques du cinéma français des premiers temps : à la recherche d'un monde fantasmé.

Dans une double approche liée à l’histoire du cinéma et à l’histoire culturelle, cette étude s’intéresse essentiellement aux films documentaires muets portant sur l’étranger, produit en France entre 1895 et 1929 ; et s’appuie sur les sources du Fonds Lumière et du Fonds Albert Kahn. A l’instar des ethnologues et des artistes « orientalistes » du XIXe siècle, les premiers cinéastes français - des opérateurs Lumière à ceux des Archives de la Planète financées par Albert Kahn - s’ouvrent à l’altérité à travers des visions dépaysantes. Le cinéma, dans la veine de la littérature, de la peinture et de la photographie, s’attache à son tour à des « vues » à la fois scientifiques et artistiques valorisant des paysages et des modes de vies méconnus. Le contact avec la réalité des pays visités est alors un élément fondamental de cet orientalisme filmique. Dans cette quête de « l’étranger » et de « l’étrangeté », le film apporte un élément difficile à exploiter par les autres arts : le mouvement. Objet de fascination visuelle, la reproduction du mouvement réel des hommes et son étude, ajoute à la connaissance des cultures extra-européennes. Le film permet de comprendre les gestes, - dans une visée encore physiologiste telle que Etienne-Jules Marey avait pu l’expérimenter grâce à ces chronophotographies –, de saisir les comportements différents, et d’en déduire le sens. En ces temps d’expansion coloniale, le cinéma tente de fixer, de cartographier le monde une fois pour toute. A l’image de la mémoire, il classifie, ordonne, archive les paysages et les hommes. Ce projet de recherche entend comprendre les perspectives mémorielles et artistiques de ces deux entreprises, conduites par « l’obsession inventoriale » des commanditaires Lumière et Kahn.

biographie

Maître de conférence en Histoire du Cinéma à l'Université de Bourgogne, Isabelle Marinone est directrice de recherche à la Fémis. Elle a été enseignant-chercheur à l’Université Paris 3 – Sorbonne Nouvelle rattaché à l’IRVAC (Institut de Recherche sur le Cinéma et l’Audiovisuel – EA 185) et au CERHEC (Centre d’Etudes et de Recherches en Histoire et Esthétique du Cinéma - EA 4100). Ses spécialités sont le cinéma muet et le documentaire en France. Docteur en Histoire et esthétique du cinéma de l’Université Paris 1 – Panthéon Sorbonne, ancienne Allocataire de recherche (Paris 1) et Attachée temporaire d’enseignement et de recherche (Paris 3), elle est notamment l’auteur de plusieurs publications sur le cinéma politique. Co-fondatrice de l’association des chercheurs en Etudes cinématographiques de Paris 1, Les Trois Lumières, (Ecole doctorale 441, Histoire de l’Art), elle créée et anime les Réunions-échange, séminaire doctoral sur le Cinéma à l’Institut National d’Histoire de l’Art. Intervenante en IUFM, elle participe par ailleurs ponctuellement à la mise en place de programmations à la Cinémathèque Française.