Gustaf Arrhenius

Gustaf Arrhenius
01/01/2008
pas labex
pas Eurias

dates de séjour

01/01/2011 - 30/06/2011

discipline

Philosophie

Fonction d’origine

Professeur

Institution d’origine

Université de Stockholm (Suède)

Fonction actuelle

Professeur et directeur

Institution actuelle

Institut des études sur l'avenir, Université de Stockholm (Suède)

pays d'origine

Suède

projet de recherche

Démocratie, demos, et répartition équitable du pouvoir

Mes recherches porteront essentiellement sur le problème du demos — quels sont les individus habilités, selon le domaine concerné, à participer au processus de prise de décision ? — et sur la démocratie en tant que théorie de la répartition équitable du pouvoir.

Dans le cadre de la théorie de la démocratie, le problème du demos nous apparaît comme une question fondamentale. Il existe différents concepts de la démocratie, bien entendu, mais tous, sans exception, font référence à une communauté d'individus, à un « peuple » qui, dans une certaine mesure, se gouverne lui-même. La recherche que nous nous proposons de mener vise entre autre à apporter des réponses à cette question intrigante et peu étudiée, en proposant une solution d'ensemble fondée sur des principes généraux.

L'étude du problème du demos implique la remise en cause de certaines bases du statut théorique de la démocratie. Elle permettra également d'envisager la démocratie sous un nouvel angle, et de la redéfinir en tant qu'idéal de répartition équitable du pouvoir — une approche qui ne manquera pas de faire débat. Approximativement, l'idée est que le pouvoir exercé sur une décision doit être proportionnel aux intérêts des individus qui sont affectés par la décision. La conception habituelle de la démocratie (un individu, un vote) pâtit de plusieurs vices bien connus : possibilité pour une majorité d'opprimer une minorité, d'empiéter sur des droits individuels fondamentaux ; cycles de majorités entraînant des décisions contradictoires ; possibilité de manipuler des résultats par le contrôle de l'agenda électoral ; etc.

La démocratie envisagée comme un outil de répartition équitable du pouvoir permettra d'annuler ou, tout du moins, d'atténuer bon nombre de ces effets secondaires. Par ailleurs, en philosophie politique, la seule perspective actuellement représentée dans le débat est celle de la répartition des biens : ressources matérielles, bien-être, capabilités, biens premiers, etc. On omet ainsi la question cruciale de la répartition du pouvoir.

Notre travail de recherche — l'élaboration d'une théorie de la répartition équitable du pouvoir — pourrait remédier à cet état de fait. Il générerait également des solutions innovantes à certains problèmes classiques de la théorie de la démocratie.

biographie

Docteur en philosophie de l'Université de Toronto et diplômé en philosophie pratique de l'Université d'Uppsala, ses thématiques de recherche s'inscrivent initialement dans le champ de la philosophie morale et politique, avec un intérêt particulier pour des questions situées à l'intersection de la philosophie politique et morale, de la médecine et des sciences sociales (telles que l'économie, le droit et la science politique). Ses recherches les plus connues portent sur les obligations politiques des générations futures et les questions posées par la théorie de la démocratie.

 

Directeur du programme de recherche "Which future? Challenges and choices for the 21st century" dans le cadre de l'Institut, il a été auparavant directeur du Programme franco-suédois en philosophie et économie du Collège d'études mondiales (FMSH, Paris) et du Swedish Collegium for Advanced Study (SCAS, Uppsala), ainsi que chercheur invité dans de plusieurs instituts et université, tels que le CNRS, l'Université d'Oxford et le Collège d'Etudes mondiales. Il est également professeur honoraire à l'Université d'AArhus et membre de l'Academia Europea, du Tempere Club et de la Young Academy of Sweden.