Ce projet entend répondre à la question : existe-t-il une fonction prophétique ? Quelles en sont les caractéristiques linguistiques, psychologiques et anthropologiques ? Peut-on lui reconnaître un statut institutionnel comme c’était le cas dans l’Antiquité ? Que recouvrirait-elle aujourd’hui ? La possibilité de croiser les développements actuels en neuroscience et l’approche rhétorique et anthropologique développée par l’Ecole de Bruxelles (gral.ulb.ac.be) servirait de guide à ce projet. L’intention est de poser un regard naturaliste sur cette fonction du langage. Reconnue de première importance dans l’histoire de l’humanité, elle n’est plus aujourd’hui considérée comme rationnelle alors même qu’elle constitue un phénomène très actuel pourtant totalement absent des institutions officielles mais présent en marge de celles-ci (tarologie, théories du complot sur Internet, la fonction prophétique investit des lieux cachés, occultes ou anonymes mais très prisés par les citoyens). Enfin, il semble qu’on retrouve l’ensemble des traits de cette fonction prophétique dans le genre testimonial (cf. Dulong) qui pose une question urgente à notre société : comment mettre en récit la parole des témoins qui vont disparaître et quel statut donner à ces récits dans la construction de la mémoire et de l’histoire ?