Ce projet interdisciplinaire se penche sur un domaine particulier de la culture écrite, à savoir l'apposition de notes marginales et autres éléments secondaires dans les manuscrits et livres. Ces ajouts secondaires peuvent contenir une large gamme de signes tant linguistiques que non-linguistiques (e. a. soulignages, billets, ou dessins). Les annotations et autres traces de lectures ont une signification exceptionnelle pour la réception et l'usage des textes et leur support matériel; elles n'ont jusqu'à aujourd'hui pas fait l'objet d'une étude globale du point de vue de l'histoire culturelle, des typologies et de leurs traditions matérielles et textuelles. Ces "paratextes" (G. Genette) appartiennent d'une part aux rares témoins directs subsistant, qui nous renseignent sur le réel usage des livres. Elles offrent un point de départ exceptionnel pour comprendre l’appropriation et la tradition du savoir à travers les âges. D'autre part, elles sont aussi à positionner dans la matérialité du support textuel, une large palette de stratégies de mise en page, de modes d'inscription et de pratiques paratextuelles pouvant être identifiés à travers les temps et les changements médiatiques. L'accent sera mis sur la diachronie de la tradition européenne. Cependant, des comparaisons et connexions typologiques avec d'autres cultures écrites, particulièrement issues du monde arabe et asiatique, seront aussi mises en mire.