Deena White

Deena White
Résidents Labex RFIEA+
pas Eurias

dates de séjour

01/09/2017 - 30/06/2018

discipline

Sociologie

Fonction d’origine

Professeure

Institution d’origine

Université de Montréal (Canada)

pays d'origine

Canada

projet de recherche

Des institutions instables à l’innovation sociale locale

Ce projet a pour objectif de faire avancer notre compréhension des effets « collatéraux » de l’instabilité de nos institutions sociales et politiques, telle qu’observée dans plusieurs sociétés occidentales depuis le tournant du XXIe siècle. Il s’agit des réformes répétées à des intervalles rapprochés, souvent liées à des bouleversements politiques, touchant notamment les secteurs sociaux, de la santé ou de la gouvernance locale. Parallèlement, à l’échelle locale, le partenariat, la participation citoyenne et l’action collective et intersectorielle sont de plus en plus apparus comme des compléments essentiels aux actions publiques des gouvernements nationaux pris par l’inconstance politique et l’austérité. Pensons, à cette échelle, aux comités de revitalisation urbaine, aux tables ou conseils de quartier, ou aux réseaux locaux de soins et services pour personnes aînées – formes d’action collective qu’on retrouve à Lyon comme à Montréal et ailleurs. Le point de départ du projet, ce sont ces réseaux locaux d’action collective, typiquement hybrides (mixité d’acteurs publics et de la société civile), puisque c’est à travers de tels réseaux que les réformes nationales d’envergure institutionnelle se répercutent sur la population. Nous partons de l’hypothèse selon laquelle les perturbations institutionnelles seraient vécues dans ces réseaux locaux comme des « chocs exogènes » et nous visons analyser la dynamique interne déclenchée ainsi que les stratégies forcément innovantes qu’ils déploient face à ces réformes qui perturbent leur fonctionnement. De cette manière, nous visons à documenter l’évolution de l’action publique dans des conditions où l’État central risque de devenir un acteur de plus en plus imprévisible et même perturbant. Ce projet se développerait avec la collaboration des collègues de la Chaire UNESCO Politiques urbaines et citoyenneté, associé à l’équipe de Recherches Interdisciplinaires Ville, Espace, Société (RIVES) à l’ENTPE, au sein du laboratoire Environnement Ville Société (EVS), et du groupement thématique (GT24) de l’Association Internationale de la sociologie de langue française, portant sur la sociologie des institutions.

biographie

Deena White est professeure titulaire au département de sociologie à l’université de Montréal. Spécialiste de sociologie politique, elle s’intéresse plus spécifiquement aux politiques publiques vues sous l’angle de l’action des groupes de la société civile sur leur développement et leur mise en œuvre. Les champs où elle a étudié ces processus au cours de sa carrière comprennent, entre autres, la santé au travail, la santé mentale, l’insertion en emploi, l’action citoyenne des grassroots et la revitalisation urbaine. Dans le cadre de ces recherches, elle se penche particulièrement sur les relations État-société civile et sur les nouvelles formes de gouvernance en réseau, telle que l’action intersectorielle locale. Ses recherches sont menées en étroite collaboration avec divers regroupements en dehors du milieu universitaire, que ce soit en s’alliant à des organisations de la base, à des structures administratives ou les deux en même temps - approche assez délicate ! De 2010 à 2017, elle a dirigé le Centre de recherche et de partage des savoirs InterActions (FRQSC) et elle continue, depuis 2012, à diriger le Partenariat ARIMA (CRSH), les deux ayant pour mission de développer la recherche sociale sur l’interdépendance des réseaux de soin et de soutien publics, privés et personnels, en étroite collaboration avec les intervenants et les citoyens, afin de contribuer au développement de pratiques innovantes et à l’amélioration des conditions de vie.