Ortwin Dally
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Aux origines de l'usage de la photographie en archéologie dans la deuxième moitié du XIXe siècle et au début du XIXe siècle
L’archéologie a besoin de la représentation visuelle pour exposer ses recherches. À cet égard, les illustrations jouèrent un rôle notable dans l’élaboration progressive d’un savoir spécialisé : elles constituèrent le moteur essentiel de création du premier institut archéologique mondial, l’Institut de correspondance archéologique à Rome en 1829. Les découvertes archéologiques pouvaient y être exploitées, discutées et mises à la disposition de la recherche. Aux côtés des moyens traditionnels d’illustration (moulages en plâtre et dessins), familiers du chercheur en sciences de l’Antiquité dans la première moitié du XIXe s., la photographie apparaît dans la deuxième moitié du XIXe s. À travers l’exemple des atlas de sciences naturelles des XVIIIe et XIXe s., Lorraine Daston et Peter Galison ont montré que la représentation idéalisée de l’objet a été remplacée par un nouvel idéal d’objectivité que permet la photographie. Quel est le statut de la photographie dans la deuxième moitié du XIXe s. à l’horizon d’une archéologie institutionnelle renforcée en Allemagne ? Quelle relation entretient-elle aux autres moyens de l’illustration ? J’évoquerai d’abord la photographie de l’objet, puis celle des fouilles archéologiques et enfin l’introduction des projections de diapositives dans les enseignements universitaires. Je me propose de montrer que l’usage de la photographie et de la documentation visuelle est l’expression de la pensée archéologique, mais que la photographie a aussi, inversement, influencé la pensée archéologique. Parvenus à l’âge d’internet et de Powerpoint, une autre révolution des médias visuels, nous devons prendre la mesure de cette évolution dans l’histoire de l’archéologie et de l’Altertumswissenschaft.
biographie
Ortwin Dally est secrétaire général de l’Institut archéologique allemand (DAI) et professeur honoraire d’archéologie classique à l’Université libre de Berlin. Il a soutenu une thèse d’archéologie à l’université de Heidelberg en 1996, et une habilitation en histoire et sciences de la culture en 2004 à l’Université libre de Berlin. Il a enseigné à l’université de Heidelberg et à l’Université libre de Berlin, et a été boursier du Centre de recherches hellénistiques de Harvard (Washington, D.C.). Il est depuis 2008 président de la Société d’archéologie de Berlin, et a été professeur invité au Collège de France en 2011. Il a notamment publié Canosa, Località S. Leucio. Untersuchungen zu Akkulturationsprozessen vom 6. bis zum 2. Jahrhundert v. Chr. am Beispiel eines daunischen Heiligtums, Tonio Hölscher, Heidelberg, 2000.