Jocelyn Létourneau

Jocelyn Létourneau
Résidents Labex RFIEA+
pas Eurias

dates de séjour

21/02/2014 - 11/07/2014
01/02/2018 - 31/07/2018

discipline

Histoire contemporaine
Histoire des idées

Fonction d’origine

Chercheur

Institution d’origine

Chaire de recherche du Canada en histoire du Québec contemporain (Canada)

pays d'origine

Canada

projet de recherche

Relation au passé et conscience historique chez les jeunes : Le cas du Québec en comparaison de cas européens

Le présent projet vise à poursuivre une collaboration scientifique intense et fructueuse avec le laboratoire Éducation, cultures, politiques de l'université de Lyon2. Il s’agit de tirer profit, dans une perspective comparative France-Québec, de deux corpus équivalents, comprenant respectivement plus de 5 000 documents et permettant d’accéder à la conscience historique d’élèves invités à raconter l’histoire de leur pays selon leur entendement et perception. L’objectif du projet vise à pénétrer au cœur de cette conscience historique dans des sociétés où la jeunesse est réputée amnésique (sans mémoire) et apatride (sans appartenance), que l’on dit en déficit de représentations communes ; dans des sociétés, enfin, où la pluralisation du tissu social est considérée comme susceptible de générer à terme des problèmes d’intégration collective. Dans quelle mesure les représentations historiques des élèves, concernant leur nation, peuvent avoir un impact sur la construction à venir de ces nations, telle est la question sous-tendant le projet. La dimension comparative France-Québec est essentielle en ce qu’elle permettra de voir s’il est des invariants ou s’il n’y a que du contingent dans les façons par lesquelles les jeunes développent leur conscience historique dans deux démocraties contemporaines fortes. L’une des retombées pratiques du projet, outre de donner lieu à une initiative de structuration internationale de la recherche par l’organisation d’événements à caractère scientifique, sera de voir comment il est possible d’intervenir par l’éducation historique sur la conscience historique des jeunes. En clair : compte tenu du mode de formation de la conscience historique des élèves, qui s’effectue dans le cadre de ce que l’on appellera volontiers un «écosystème d’apprentissage», est-il possible, grâce à l’enseignement de l’histoire, de modifier un stock de représentations historiques déjà présents chez la jeunesse pour lui permettre de s’ouvrir à d’autres conceptions et compréhensions du parcours de sa nation d’appartenance, de résidence ou de référence ?

 

biographie

À l’Université Laval, Jocelyn Létourneau est chercheur au CÉLAT et professeur au département des sciences historiques depuis 1985. Titulaire de la chaire de recherche du Canada en histoire du Québec contemporain entre 2001 et 2015, il a été, au cours de sa carrière, boursier du Zentrum für interdisziplinäre Forschung (Université de Bielefeld), de l’Institute for Advanced Study (Princeton), de la Fondation Fulbright (UC Berkeley). Entre 2006 et 2012, il a dirigé une alliance de recherche universités-communautés (ARUC) sur le thème «Les Canadiens et leurs passés». Lauréat de plusieurs prix, dont celui de la Fondation Trudeau pour l’excellence de ses recherches, Jocelyn Létourneau est membre de la Société royale du Canada depuis 2005. Jusqu’ici, il a publié 18 livres, dont 7 en solo, sur des thèmes touchant la conscience historique des jeunes ; les rapports entre histoire, mémoire et identité ; les grandes représentations collectives de la société québécoise ; la relation que les Québécois entretiennent avec le(ur) passé ; les mutations de la référence collective québécoise. Intellectuel public et historien participant au débat sur la question du « grand récit collectif des Québécois », il a posé les bases d’une vision de l’histoire du Québec, vision fondée sur la préhension de l’expérience québécoise à travers les concepts de contacts, de passages, d’actualisation culturelle et de culture politique ambivalente, vision qui a généré sa part de discussion parce que sortant de la représentation commune du parcours québécois comme « destin manqué ou dévié ».