Christelle BAROIS
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Le récit d’embryogenèse dans les sources sanskrites médiévales et l’histoire de son exégèse (XIIIe-XIXe s.)
L’étude des représentations de l’embryon et du fœtus humains est un champ heuristique des représentations sociales dans leur ensemble, qui suscite des intérêts appuyés dans les disciplines de l’anthropologie historique, de l’histoire des sciences et de la philosophie, à des époques historiques s’échelonnant de l’Antiquité classique à aujourd’hui. Toutefois, le récit du développement embryonnaire dans la tradition de l’hindouisme est peu étudié, car il n’apparaît pas comme un locus classicus de la doctrine et n’a pas acquis pour lui-même le statut d’autorité scripturaire. Le projet « Le récit d’embryogenèse dans les sources sanskrites médiévales et l’histoire de son exégèse (XIIIe-XIXe s.) » a pour objet l’étude des récits du développement embryonnaire dans le Mahābhārata et les Purāṇa. Grâce à l’élaboration d’un corpus spécialisé de récits récurrents, la traduction et l’analyse de ces récits, l’examen de leurs liens intertextuels, l’identification de leurs sources philosophiques et médicales, ce projet vise à étudier les représentations de l’embryon humain dans l’hindouisme ancien et médiéval et à mettre en évidence les enjeux théologiques qui président à ces représentations.
biographie
Indianiste, sanskritiste, Christèle Barois a séjourné en Inde durant quatre années (2003-2007) en tant qu’allocataire de recherche au sein du département d’Indologie de l’Institut français de Pondichéry. Sa thèse, soutenue en 2012 à l’École Pratique des Hautes Études (EPHE), Section des sciences religieuses (Paris), est consacrée à l’étude de la Vāyavīyasaṃhitā, texte śivaïte composé en Inde du Sud vers le XIe siècle, qui couvre plusieurs champs de recherche (cosmogonie, mythologie, doctrine śivaïte, rituel, yoga). En 2015, elle a rejoint le projet ERC AyurYog : « Medicine, Immortality, Moksha: Entangled Histories of Yoga, Ayurveda and Alchemy in South Asia » (ayuryog.org), à l’Université de Vienne (Institut für Südasien-, Tibet- und Buddhismuskunde). Dans ce cadre, elle a engagé l’étude d’un texte inédit, la Dharmaputrikā Saṃhitā, probablement le plus ancien manuel de yoga qui nous soit parvenu (vers le VIIe s.). Ses recherches actuelles portent sur les sources médicales des techniques du yoga ancien et sur les récits récurrents d’embryogenèse dans la littérature sanskrite (Mahābhārata et Purāṇa). Elle a présenté ses travaux lors de nombreux colloques internationaux, notamment les Word Sanskrit Conferences de Helsinki (2003), de Kyoto (2009) et de Vancouver (2018), et la Dubrovnik International Conference on the Sanskrit Epics and Purāṇas (2005 et 2011).