Bruno MENIEL

Bruno MENIEL
pas labex
pas Eurias
pas FIAS

dates de séjour

01/10/2024 - 30/06/2025

discipline

Littérature

Fonction d’origine

Professeur

Institution d’origine

Université de Nantes

pays d'origine

France

projet de recherche

Repenser les hiérarchies à la Renaissance

À la Renaissance, des mutations et des changements de valeurs ont affecté la hiérarchie des situations sociales, des disciplines, des auteurs, et jusqu’aux critères d’évaluation des œuvres artistiques et littéraires. 

L’hypothèse de ce projet est qu’en France, les écrits relevant de la littérature deviennent le lieu de prédilection pour repenser les hiérarchies. Le champ littéraire est en particulier investi par les juristes, qui promeuvent leurs valeurs, ce qui provoque la réaction d’écrivains gentilshommes. Bruno Méniel reprend des genres anciens et en élabore de nouveaux, en favorisant ceux qui permettent d’exercer son jugement personnel (éloge, satire, lettre, mémoires, essais), ce qui est une manière de remettre en cause les hiérarchies établies. La hiérarchie n’est plus dans l’ordre du monde, elle est dans le regard que les hommes portent sur lui.

biographie

Bruno Méniel, ancien élève de l’École normale supérieure, agrégé de lettres modernes, est professeur de littérature française de la Renaissance à Nantes Université. Il a orienté sa recherche vers trois domaines :

 

– Les genres littéraires : après avoir travaillé sur la poésie épique des guerres de religion, il a étendu son champ de recherche à tous les genres narratifs. Il a en particulier défini la notion d’« éthique d’un genre littéraire » : un genre est porteur d’une vision du monde et un écrivain se tourne vers tel ou tel genre selon ses choix de vie (profession, milieu social) et ses options morales, confessionnelles, politiques.

 

– L’anthropologie des passions : comme chaque genre littéraire privilégie certaines passions et leur donne une coloration particulière, il s’est penché sur le cas de la colère. Il s’est intéressé aux savoirs spécialisés – médecine, philosophie, théologie, rhétorique, politique, pédagogie, droit – qui tiennent tous un discours propre sur la colère. Il a surtout examiné les formes différentes que prenait la colère dans l’épopée, la tragédie, la satire, le discours sur soi. Par la suite, il a étudié d’autres passions : la peur, la soif de vengeance, la pitié... 

 

– Droit et littérature : l’ouverture de sa recherche au champ des discours spécialisés lui a révélé l’importance de la culture juridique chez les écrivains du XVIe siècle. Il a dirigé le dictionnaire Écrivains juristes et juristes écrivains du Moyen Âge au siècle des Lumières.