Barbara Duden

Barbara Duden
pas labex
pas Eurias

dates de séjour

01/10/2012 - 30/06/2013

discipline

Histoire sociale et économique
Sociologie

Fonction d’origine

Professeure

Institution d’origine

Université de Hanovre (Allemagne)

pays d'origine

Allemagne

projet de recherche

Une étude du "gène familier" dans la perspective de l’historien des sens

Depuis ces deux dernières décennies, le mot «gène» a migré de la science à la conversation ordinaire et les références aux «gènes» sont entrées dans les délibérations à caractère personnel. Dans l’ombre de la génétique humaine, la première personne du singulier ou le pronom personnel, le «je» du locuteur, s’est trouvé subtilement et profondément affecté parce que les «gènes» dans le langage ordinaire ont la capacité d’harmoniser des sphères de sens incompatibles. Hors des murs des laboratoires et de la cartographie de l’ADN, le mot a acquis une puissance alchimique extraordinaire, car elle renvoie à ce qu’il y a de plus concret et de personnel - le soma de l’orateur -, tout en invoquant des probabilités statistiques et des profils de risque globaux des populations. Ainsi les références à "mes gènes" sont-elles aptes à inspirer des statistiques démographiques, les calculs de probabilité, et la demande de gestion des risques dans le make-up corpo-réel de la personne physique identifiée ou traitée comme porteur de gènes.

biographie

Barbara Duden a suivi des études en histoire sociale et a enseigné dans le département de sociologie à l’Université de Hanovre. En tant qu’intellectuelle elle a réalisé que les historiens universitaires avaient oublié le thème du "corps" vu comme la connaissance d’une époque donnée. Elle a étudié les clivages dans l’histoire de la perception du soi somatique: dans la perception du soi "humoral" au début du 18e siècle, dans la somato-genèse du «corps» médicalisé dans la période industrielle et dans la transformation récente du corps des femmes pris en tant que frontière de la gestion biologique, avec ses fonctions, son évolution et ses risques. Dans ses interventions publiques, elle a été motivée par un souci bien précis : attirer l’attention sur la marchandisation du «choix», la vulgarisation de la gestion des risques et la nécessité de "l’autodétermination enseignée", notamment pour les femmes.​