Vincent BOUCHARD

Ce projet réunit deux grands axes de recherche : l’émergence des institutions cinématographiques en Afrique de l’Ouest et la réception des films. 

Ainsi, il vise d’abord à mieux comprendre comment une institution cinématographique se met en place dans les années 1960, c'est-à-dire l’ensemble des règles, des structures et des normes, tel qu’elles ont été créées au Sénégal, au Niger, au Togo et en Haute Volta (aujourd’hui Burkina Faso). Ceci permettra, dans un deuxième temps, de mieux caractériser les types de films (actualités et courts documentaires produits localement, fictions internationales, films d’auteur) diffusés dans ces pays. Enfin, ce projet vise à proposer des hypothèses sur les différentes formes de réception des images cinématographiques par des publics divers, allant des élites urbaines aux communautés rurales.

Plus généralement, cette approche s’inscrit dans la veine des travaux de Larkin (2008) sur la façon dont des media audiovisuels (telles que le cinéma, la radio et la musique) et des infrastructures modernes (telles que les centrales électriques et les chemins de fer) ont eu un impact sur la société nigériane aux niveaux culturel et sociopolitique. Ce projet se développe selon une logique comparative, en étudiant comment une pratique, la réception d’images audiovisuelles, évolue dans différentes aires culturelles, pour révéler des similarités et des particularités nationales. Cette méthode permet de comparer l’impact des films étrangers et locaux sur les communautés africaines à travers de nouvelles références, de nouveaux modes de narration et de nouveaux supports techniques. Ce projet s’intéressera ainsi aux différents impacts concrets de l’image audiovisuelle sur les populations africaines postindépendances.

Le projet de recherche a pour double finalité d’avancer dans la collecte de données et la conceptualisation d’un livre sur l’impact des images audiovisuelles dans l’émergence des identités postcoloniales. Pendant son séjour à Nantes, Vincent Bouchard mènera des recherches approfondies au Centre des archives diplomatiques du ministère des Affaires étrangères afin d’identifier les traces de la collaboration et de l’influence de la France sur ses anciennes colonies dans la production, la distribution et la diffusion des image audiovisuelles. Enfin, le séjour à l’Institut d’études avancées facilitera le traitement des données collectées et permettra de réfléchir sur les répercussions des images audiovisuelles sur les nations et les cultures ouest-africaines.