Souad Odeh

L’organisation et la diffusion de données de santé suscitent un intérêt considérable dans les discours politiques sur la santé en Europe. Les stratégies des différents pays européens se tournent vers l’utilisation des technologies de l’information et de la communication pour réduire les coûts et améliorer la qualité des soins. En France, le ministère de la Santé et des Affaires sociales ainsi que la Caisse nationale d’assurance maladie encouragent l’adoption du Dossier médical personnel (DMP). Le DMP est un projet national introduit en 2004 qui vise à instaurer un carnet de santé électronique pour chaque citoyen français. Or, ce projet est très critiqué eu égard aux méthodes employées et des coûts dépensés pour son déploiement au niveau national. Notre étude vise à clarifier les spécificités du DMP par rapport aux autres dossiers médicaux et les conditions sociales entravant jusqu’à présent son acceptation par les acteurs de soins en France. Elle suggère que le DMP pourrait être accepté par les acteurs de la santé si ceux‐ci le conçoivent comme un dispositif documentaire dans lequel l'organisation des connaissances médicales, à l’aide des technologies du web sémantique, joue un rôle central.