Livio Boni

Livio Boni
pas labex
pas Eurias

dates de séjour

01/10/2018 - 31/12/2018
08/04/2019 - 22/05/2019

discipline

Psychologie, psychiatrie et psychanalyse

Fonction d’origine

Chercheur indépendant

Institution d’origine

- (France)

pays d'origine

Italie

projet de recherche

Girindrasekhar Bose (1887-1953) : le premier psychanalyste post-colonial. Éléments pour une biographie critique

Largement ignorée, non seulement par le grand public, mais par l’histoire de la psychanalyse et l’histoire des idées plus généralement, du moins en dehors de l’Inde, la figure de Girindrasekhar Bose, « premier psychanalyste non-occidental » (selon la formule d’Ashis Nandy) mérite d’être redécouverte. L’enjeu d’une telle redécouverte n’étant pas uniquement celui de concevoir une cartographie plus exhaustive de la diffusion de la psychanalyse dans le monde, mais de montrer comment le freudisme a pu contribuer au processus de décolonisation indienne, entre les années 1920 et les années 1950, avant de s’effacer du paysage intellectuel indien pour ne resurgir, de façon fragmentée, qu’à une époque récente. À travers la biographie de Bose (médecin, hypno-thérapeute, psychanalyste autodidacte reconnu par Freud et ayant entretenu une correspondance avec ce dernier, fondateur en 1922 de l’Indian Psychoanalytical Society à Calcutta, savant, publiciste et organisateur infatigable des premières institutions analytiques du sous-continent) il s’agira, dès lors, de reconsidérer le rôle joué, dans l’émancipation indienne, par des questions anthropologico-politiques fondamentales – critique du virilisme guerrier, réévaluation du féminin, reconfiguration des rapports de genre – qui traversent aussi bien la psychanalyse indienne naissante, l’œuvre romanesque de Rabindranath Tagore et le gandhisme.

biographie

Livio Boni, né à Rome en 1973, a étudié la philosophie à l’université de Bologne (Italie) et à l’université de Paris X Nanterre, avant de soutenir, en 2005, une thèse de doctorat en psychopathologie et psychanalyse à l’université de Paris Diderot Paris 7. Psychologue clinicien, il a été, entre 2007 et 2009, chargé de recherche en sciences de la ville, axe « Ville et symptôme » (université de Paris 7-École Nationale Supérieure d’Architecture Paris Val de Seine). Puis, entre 2013 et 2014, il travailla en tant que chargé de recherche à la Maison des sciences de l’Homme Paris Nord, dans le cadre du projet intitulé : « Par-delà la subjectivité coloniale : psychanalyse et décolonisation en Inde ». Chercheur associé en philosophie à l’université de Toulouse II Jean Jaurès depuis 2011, il a co-organisé, avec l’anthropologue Marine Carrin (CNRS), différentes journées d’étude sur des sujets transdisciplinaires concernant la contemporanéité indienne (question urbaine, études subalternistes, mémoire des dominés). Hormis la modernité indienne, ses travaux portent sur la géo-histoire de la psychanalyse, l’héritage du marxisme, les effets de la psychanalyse dans la pensée philosophique contemporaine (Derrida, Butler, Badiou), et sur la ville comme champ psychique. Il est membre du comité de rédaction de la revue Actuel Marx.