François Dingremont

François Dingremont
pas labex
pas Eurias

dates de séjour

01/10/2016 - 31/03/2017

discipline

Anthropologie et ethnologie

Fonction d’origine

Enseignant

Institution d’origine

EHESS (France)

pays d'origine

France

projet de recherche

Malentendus philosophiques autour du mythe d’Ulysse

Ce projet de recherche questionne un certain nombre de parti-pris, créateurs de malentendus, concernant l’interprétation philosophique du mythe d’Ulysse. Ulysse symbolise en effet deux manières de concevoir le rapport de l’homme à la raison. Selon une première conception, Ulysse est perçu comme un véritable héros, un voyageur et un apprenti philosophe. Il incarne ainsi une facette humaniste de la raison, alors synonyme d’émancipation vis-à-vis d’un contexte mythique. Refusant l’immortalité offerte par Calypso, il fait le choix de s’affranchir de toute dépendance vis-à-vis des dieux. L’Odyssée serait une épopée philosophique narrant les épreuves que ce choix l’oblige à endurer. Selon une seconde conception, Ulysse est le héros négatif d’une raison instrumentale triomphante uniquement motivée par sa survie et donc violente vis-à-vis de son entourage social et symbolique. Ces deux options interprétatives sont sources de malentendus car elles postulent que la signification de la raison est la même que dans l’imaginaire homérique. Rien pourtant dans l’Odyssée ne correspond à ce que Conche, Ferry, mais aussi Adorno et Horkheimer appellent raison. En revanche le texte, et plus largement  l’anthropologie homérique, valorise la mètis comme une forme d’intelligence intellectuelle et technique. Loin d’être l’expression d’un processus de sécularisation, l’importance de la mètis et de l’agôn dans l’Odyssée reflète la place occupée par Athéna dans le texte.

biographie

Diplômé en art et esthétique ainsi qu’en arabe littéral, François Dingremont s’est tourné vers l’étude de l’anthropologie en Grèce ancienne et en particulier de la tradition homérique. Il a soutenu sa thèse intitulée « La mètis dans l’Odyssée ou l’art d’être efficace » et obtenu son doctorat à l’École des hautes études en sciences sociales en 2010. Il a ensuite poursuivi un diplôme post-doctoral en sciences religieuses à l’École pratique des hautes études. Il y a également été chargé de conférences en anthropologie religieuse sur le thème « jeu et enjeu de la charis dans la poésie grecque archaïque (Homère/Hésiode) ». Ce parcours lui a permis d’allier son intérêt pour la littérature épique à celui pour l’étude des systèmes polythéistes. Il co-anime actuellement le séminaire « anthropologie générale et philosophie » à l’École des hautes études en sciences sociales. Il est également chercheur associé au Centre de Recherche en Art et Esthétique de l’Université de Picardie.