Créé en 2007 par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche sous la forme d’une fondation de coopération scientifique, le RFIEA contribue à renforcer l’attractivité de la recherche française en SHS grâce au développement d’instituts d’études avancées en France.
La fondation s’appuie sur une approche en réseau et de nombreux partenariats institutionnels et internationaux, qui lui confèrent une véritable dimension nationale.
La fondation développe des projets structurants au bénéfice des instituts d’études avancées et plus largement au service de l’internationalisation des SHS françaises (Labex RFIEA+, programme EURIAS, infrastructure NEFIAS).
Positionnement institutionnel
La fondation joue un rôle d’interface institutionnelle vis-à-vis du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (MESR), de l’Alliance Athéna (Alliance thématique nationale pour les SHS), du Centre national de la Recherche scientifique et du Réseau national des Maisons des sciences de l’homme. Elle promeut la valeur ajoutée spécifique des instituts d’études avancées dans le paysage scientifique français et recherche les meilleures coordinations avec les principaux acteurs de la recherche en SHS au niveau national.
Les discussions avec le MESR relatives à la création d’une infrastructure de recherche consacrée à l’internationalisation des SHS ou à la création d’un label « Institut d’études avancées », les échanges avec l’Alliance Athéna en vue d’obtenir l’inscription des instituts d’études avancées dans la formulation de la stratégie nationale de Recherche, ainsi que les financements européens obtenus via le programme EURIAS (European Institutes for Advanced Studies) relèvent de cette approche.
La fondation centralise l’expertise en matière d’internationalisation des sciences humaines et sociales au service d’initiatives importantes aux niveaux national et international. Sa direction s’est notamment impliquée dans l’infrastructure de recherche Nefias (Network for Internationlising Advanced Science), dans le développement des actions internationales de l’Alliance Athéna et dans la structuration de l’Alliance européenne des sciences humaines et sociales (EASSH). Dans un contexte institutionnel en profonde transformation, en France et en Europe, cette action contribue à promouvoir la reconnaissance de la spécificité et de la valeur ajoutée des IEA auprès des tutelles partenaires et des financeurs potentiels.
Insertion internationale
La fondation contribue à faciliter l’insertion internationale des instituts en développant des initiatives avec des partenaires internationaux de renom. Elle s’appuie sur la qualité des résidences proposées par les instituts français pour intégrer les grands consortiums internationaux d’IEA. Elle assure notamment depuis 2009 le secrétariat général du réseau NetIAS — Network of European Institutes for Advanced Study — qui regroupe dix-neuf instituts d’études avancées européens parmi les plus prestigieux. Elle a conçu et coordonne depuis 2010 un programme de mobilité internationale — EURIAS Fellowship Programme — cofinancé par la Commission européenne à hauteur de 8 M€ (cf. p. 14). Elle assure une représentation permanente des IEA français dans le réseau UBIAS, qui réunit 31 instituts situés sur les cinq continents. La participation à ces réseaux contribue à placer les IEA français au cœur d’une mobilité internationale qui concerne environ 950 chercheurs de haut niveau par an et leur permet d’accéder au cofinancement pluriannuel de leur politique d’invitation.
Financement
La fondation contribue de manière substantielle au financement des instituts membres du réseau. Ces financements, progressivement accrus depuis 2008, ont atteint 2,42 M€ en 2014. La fondation a rendu possible la montée en puissance des instituts en leur conférant les ressources budgétaires nécessaires à leur développement. Elle s’est appuyée sur la dotation initiale de 14,15 M€ reçue en 2007 de l’État et de ses membres fondateurs, ainsi que sur la contribution de 8,50 M€ obtenue en 2012 au titre de Laboratoire d’excellence dans le cadre du programme national « Investissements d’avenir ».
La fondation administre l’ensemble des moyens mis à sa disposition sur la base d’une stratégie budgétaire et financière pluriannuelle. Elle assure un flux de revenus financiers stable permettant de sécuriser les financements au bénéfice des instituts et de couvrir de manière pluriannuelle ses coûts de fonctionnement. Elle apporte également une souplesse appréciée dans l’utilisation des financements, créant les conditions d’une optimisation des moyens mis à disposition (notamment en ce qui concerne les financements obtenus au titre du Laboratoire d’excellence RFIEA+). Le remarquable rendement de la politique de placement — plus de 6,5 % de rendement annuel net moyen depuis 2008 — a contribué à la stabilité financière de la fondation et lui a permis d’inscrire son action dans la durée.
Évaluation
La fondation, par le biais de son Conseil scientifique international (cf. p. 20), effectue une évaluation périodique des instituts suivant une approche conforme aux standards internationaux. La grille d’évaluation intègre des indicateurs quantitatifs et des éléments qualitatifs qui ont fait l’objet d’une validation par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. S’appuyant sur les visites d’évaluation des différents sites, le Conseil scientifique concentre son analyse sur :
1/ la constitution d’une communauté scientifique propre à chaque IEA,
2/ l’impact en matière de renouvellement thématique et d’innovation scientifique,
3/ l’impact sur leurs partenaires scientifiques locaux, nationaux et internationaux.
Au terme de la période d’incubation des instituts (2007-2011), un premier rapport du Conseil scientifique international a été préparé en décembre 2011. Ce rapport a constitué pour le Conseil d’administration un élément d’appréciation important lors de la préparation des conventions de financement pluriannuelles au bénéfice des instituts.
Un deuxième rapport, remis en décembre 2013 au Conseil d’administration, a été consacré aux instituts finalisant leur phase de développement.
Une nouvelle évaluation sera menée au cours de l’année 2015. Les résultats, ainsi que le montant des cofinancements levés par les instituts, fonderont la décision du Conseil d’administration quant au renouvellement des conventions de financement des IEA après 2016.
En état stationnaire, la périodicité d’évaluation scientifique des instituts sera quadriennale, à l’instar des meilleures pratiques internationales en la matière.