Catherine Benoît

Catherine Benoît
Résidents Labex RFIEA+
pas Eurias
pas FIAS

dates de séjour

01/02/2023 - 31/07/2023

discipline

Anthropologie et ethnologie

Fonction actuelle

Professeur d'anthropologie

Institution actuelle

Connecticut College (États-Unis)

pays d'origine

France

lien internet

projet de recherche

Nécropolitique maritime dans le canal du Mozambique et la mer Méditerranée : les (im)mobilités comoriennes vers Mayotte et Marseille

L'objectif du projet est de travailler sur un projet de livre dont le but est de présenter les deux cimetières maritimes du Canal du Mozambique et de la mer Méditerranée comme héritage du colonialisme français dans la région de l'océan Indien. Dans le débat récent sur la souveraineté, la multiplication des frontières et des zones frontalières est devenue un sujet de recherche majeur en sciences sociales, en particulier en ce qui concerne l'Europe ; cependant la littérature sur le renforcement des frontières européennes a été consacrée à l'Europe continentale et au pourtour de la mer Méditerranée en se concentrant sur les migrations d'Afrique du Nord et sub-saharienne. Au cours de vingt années de recherche dans le domaine des études frontalières, Catherine Benoît a démontré que les régions frontalières de la "Forteresse Europe" sont plutôt situées loin des rives de la Méditerranée, de la Manche ou de la frontière terrestre avec la Turquie et sont composées des territoires français d'outre-mer, des Caraïbes et de l'océan Indien. Ce sont les zones tampons invisibles de la France et de l'Union européenne à la lisière de l'ancien empire colonial français, non seulement d'un point de vue géographique mais aussi historique, car elles ont précédé les politiques et les lois mises en œuvre dans l'UE. Le livre s'appuiera sur des récits recueillis lors de récentes recherches de terrain sur les (im)mobilités comoriennes et malgaches vers le département français d'outre-mer de Mayotte et les déplacements des Comoriens vers la ville de Marseille.

biographie

Catherine Benoît est professeure d'anthropologie au Connecticut College. Ses intérêts de recherche se sont développés dans deux directions toutes centrées sur le développement d'une anthropologie de l'espace et du lieu. Dans un premier temps, elle a exploré l'émergence et le développement d'une écologie décoloniale du point de vue des populations caribéennes asservies et de leurs descendants en relation avec l'environnement des plantations. Deuxièmement, elle s'est concentrée sur les questions liées au renforcement des frontières, aux expulsions et aux (im)mobilités dans les départements français d'outre-mer des régions Caraïbes et Océan Indien. Plus précisément, elle s'intéresse aux techniques/régimes français de la nécropolitique dans les territoires d'outre-mer en s'intéressant à la militarisation des frontières, aux lois migratoires et aux « régimes d'expulsion » qui se développent dans les régions françaises transatlantiques et de l'océan Indien. Ses publications incluent « Corps, jardins, mémoires : Anthropologie du corps et de l'espace en Guadeloupe » (MSH/CNRS, 2000) et « Au cœur des ténèbres de la 'friendly island' : migrations, culture et sida à Saint-Martin » (PUL/Éditions Hermann, 2015).