Annalisa Pelizza

Annalisa Pelizza
01/01/2008
Résidents Labex RFIEA+
pas Eurias

dates de séjour

01/02/2017 - 30/06/2017

discipline

Sciences de l'information et de la communication

Fonction d’origine

Professeure associée

Institution d’origine

Université de Twente (Pays-Bas)

pays d'origine

Royaume-Uni

projet de recherche

Les infrastructures de la gouvernance. Coproduction des citoyens, des territoires et des institutions

« La gouvernance par la technologie / par le design », « la politique de la technologie » : des conceptualisations analogues qui constituent des tentatives de décrire des régimes d’inclusion/exclusion et des processus de subjectivation « nichés » dans des infrastructures techniques. Après la diffusion en masse d’Internet, les sciences de la communication ont commencé à concevoir les infrastructures de l’information comme des artefacts de gouvernance, un lieu privilégié pour enquêter sur l’intégration matérielle des arrangements politiques. L’état-nation moderniste est profondément affecté par des processus de gouvernance qui basculent des hémicycles parlementaires aux algorithmes et des couloirs ministériels aux protocoles. La bureaucratie d’état est la machine sociotechnique la plus complexe que la modernité ait élaborée pour gérer l’information. En tant que telle, elle se développe et adopte des infrastructures de l’information comme artefacts de gouvernance. Des artefacts similaires peuvent générer de nouvelles facultés apparaissant, au départ, comme des changements micro-techniques, mais qui, avec le temps, pavent la route vers des macro-changements dans l’ordre de gouvernance. Par exemple, un algorithme donnant accès aux ressources sociales à une catégorie donnée d’individus alors qu’il en empêche d’autres, peut, sur la durée, se cristaliser sour la forme d’une nouvelle politique qui remet en question de facto le principe d’universalité propre à l’état-nation moderniste. Ce qui est conçu par la technologie pourrait, à terme, être conçu comme une donnée naturelle. Première étape d’un projet plus vaste, la résidence à l’IEA de Paris vise à développer un cadre théorique et méthodologique combinant les approches des études de la mondialisation, des frontières et de la surveillance sur le thème des technologies de l’information et des migrations à partir d’une approche performative matérialiste dérivée des études en sciences et technologie et de la géographie des médias.

 

biographie

Annalisa Pelizza est professeure associée à l’Université de Twente dans le département de sciences, technologie et étude des politiques publiques (STePS). Elle est spécialiste de la gouvernance par les infrastructures de l’information qui affectent les institutions modernes. Entre 2017 et 2022, elle sera Chercheuse principale du projet financé par le CER « Traitement de la citoyenneté : l’enregistrement numérique des migrants comme coproduction des citoyens, des territoires et de l'Europe », qui élargira le cadre de son « regard vectoriel » (Pelizza 2016) à une analyse du sysème d’information transgouvernemental européen pour l’enregistrement des migrants. Annalisa Pelizza a reçu le Best Paper Prize au WikiSym, un Prix de Distinction au Ars Electronica, ainsi que d’autres distinctions académiques. Sa recherche a été financée dans le cadre de l’Excellence in Science pillar de l’UE, aussi bien pour le 7e programme cadre pour la rechercche que pour Horizon 2020. Elle est membre du comité de rédaction et évaluatrice dans plusieurs revues de sciences, technologies et sciences humaines.

 

Distinctions

Annalisa Pelizza est lauréate d'une bourse ERC Starting pour le projet "Processing Citizenship: Digital registration of migrants as co-production of citizens, territory and Europe". L'université de Twente est l'institution d'accueil principale.