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Comment est née la plateforme fund┋it et à quels besoins répond-elle ?
La recherche en sciences humaines et sociales (SHS) a fait face à des bouleversements majeurs au cours des trente dernières années : nouvel ordre mondial, nouveaux objets et méthodes de recherche, nouveaux pôles de production de la connaissance, circulation accrue des idées et des chercheurs depuis l’avènement du numérique, et nouveaux acteurs sur le marché mondial de la connaissance. En France, institutions et chercheurs se sont progressivement adaptés pour faire face à ce nouveau contexte de l’internationalisation de la recherche en SHS. De manière croissante, l’internationalisation de la recherche est appréciée comme un moyen permettant d’atteindre une certaine forme d’« excellence » scientifique et comme un vecteur de rayonnement de celle-ci dans le vaste champ des connaissances scientifiques.
Si l’international est une dimension essentielle et fondamentale de la recherche contemporaine, il faut préciser qu’un processus d’internationalisation ne se décrète pas, mais se construit. Cette remarque, valable pour chaque chercheur et enseignants-chercheurs, l’est également pour les institutions universitaires et académiques, ainsi que pour les politiques publiques de soutien à la recherche aux niveaux local, régional, national, européen et mondial.
Un déficit remarquable en matière d’internationalisation
Or, on observe en France un déficit dans le domaine de l’accompagnement à l’internationalisation, relativement aux pays européens leaders en la matière, résultat dû à la combinaison de trois facteurs défavorables aux SHS françaises : (i) faiblesse de l’accompagnement lors du montage de projet de la part des établissements français par rapport à leurs homologues des autres pays européens, (ii) moindre flexibilité administrative et budgétaire des établissements français dans le portage de projets européens, (iii) moindre valorisation de la coordination des projets européens dans la carrière des chercheurs et enseignants-chercheurs dans les établissements français.
Ces « handicaps » sont toutefois surmontés par quelques établissements ou organismes français qui ont décidé de se mobiliser sur l’ensemble de la chaîne afin d’être des coordinateurs ou des partenaires à l’échelle européenne. La situation s’est améliorée au cours des dernières années, notamment du fait des injonctions de l’État, de l’évolution des critères d’évaluation des carrières et des institutions et des besoins de financement de la recherche.
Toutefois, les cellules d’accompagnement pour les projets européens ou internationaux demeurent souvent insuffisantes face aux besoins réels des chercheurs (information, identification, accompagnement, montage, portage, reporting). Un tel déficit vaut également pour l’attractivité des institutions de recherches françaises, qui ont du mal à s’imposer face à la concurrence agressive des grands acteurs internationaux (américains, anglais, néerlandais, suisses, singapouriens…). Plusieurs rapports et livres blancs ont appelé à une mobilisation accrue en faveur de l’internationalisation des SHS.
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