Amitiés journalistiques et communautés d’opinion

date

Jeudi 27 Octobre 2016, 17h00

adresse

Institut d'études avancées de Paris
Hôtel de Lauzun
17 quai d'Anjou
75004 Paris

lien internet

Amitiés journalistiques et communautés d’opinion

Le réseau de Jules-Paul Tardivel au service de La Vérité, journal de combat catholique (1885-1905)
 

Conférence de Dominique Marquis (Université du Québec à Montréal) discutée par Pascal Bastien, résident de l'IEA de Paris

Présentation

Si depuis quelques années, les historiens de la presse et des médias ont ouvert de nouveaux champs de recherche, les journaux d’opinion et de combat n’ont toutefois pas encore livré tous leurs secrets. La presse d’opinion étant souvent l’œuvre d’un groupe ou d’un individu qui cherche à convaincre et à instruire son lectorat, il est essentiel de bien cerner leur démarche pour comprendre la construction d’un journal. Le journaliste-propriétaire-éditeur agit rarement seul pour produire son journal, tout un réseau de collaborateurs, d’informateurs, de commentateurs l’alimentent et le soutiennent. Comment fonctionnent ces réseaux ? Que nous dévoilent-ils sur le développement historique de la presse ?

L’exemple de Jules-Paul Tardivel, propriétaire et directeur du journal La Vérité, s’avère pertinent pour comprendre le fonctionnement de ces réseaux. Ce catholique ultramontain lance son journal en 1885 et il réussit à en maintenir la publication jusqu’à son décès en 1905. Son fils Paul prendra la relève jusqu’en 1923. Comment, alors que la grande presse d’information s’impose dans un marché où la concurrence est très vive, Tardivel réussit-il à poursuivre la publication d’une feuille de combat dont les idées sont de plus en plus marginalisées dans la société ? Comment se construit la nouvelle? Les historiens ont discuté ses idées, ils ont mis en lumière les relations tendues entre lui et ses opposants, mais qui sont ses alliés ? Comment le journal bénéficie-t-il des relations étroites que Tardivel tisse avec ses compagnons d’armes ? Grâce à un corpus de plus de 1200 lettres, il est désormais possible de dessiner ce réseau qui se déploie au Québec, aux États-Unis et en France. Les traces de la participation des amis et des alliés disparaissent généralement dans la lecture du journal et l’apport de la théorie des réseaux s’avère essentielle pour bien saisir tous les rouages d’un système fort complexe.
 

Professeure au Département d’histoire de l’Université du Québec à Montréal, Dominique Marquis s’intéresse à l’histoire de l’Église catholique et à l’histoire de la presse au Québec. Elle est membre du Groupe de recherche et d’études sur le livre au Québec (GRELQ) et du Groupe de recherche sur la presse culturelle montréalaise. Elle a publié sa thèse chez Leméac en 2004 sous le titre Un quotidien pour l’Église, L’Action catholique, 1910-1940. Elle poursuit actuellement une recherche sur « La construction d’un journal de combat : chassés croisés entre presse et correspondance, l’exemple de La Vérité de Jules-Paul Tardivel ».

fellows

Histoire moderne
01/10/2016 - 30/06/2017

institut

01/01/2008
01/02/2011