Le sud du Caucase et l'Anatolie du Néolithique au début du Bronze cistercien : une histoire des complexités différentes et complémentaires ?
date
adresse
Collegium de Lyon, 15 parvis René-Descartes, 69007 Lyon, salle R143
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Séminaire organisé par Giulio Palumbi
L'Anatolie orientale (Turquie orientale) et le Sud du Caucase (composé de l'Arménie, de l'Azerbaïdjan et de la Géorgie) sont des régions de hauts plateaux, reliées l'une à l'autre par des chaînes de montagnes et des vallées fluviales et partagent de nombreuses caractéristiques dans les domaines de la géologie, de l’environnement et aussi dans la relative abondance de certaines matières premières, comme le cuivre et l’obsidienne.
Malgré les similarités écologiques et la contiguïté géographique, ces deux régions ont été caractérisées par des trajectoires de développement socio-culturels décalées ou radicalement différentes pendant les périodes Néolithique et Chalcolithique (du VI e au IVe millénaires).
Mais à partir du début du IIIe millénaire, il est possible d’observer des interactions croissantes entre ces régions en ce qui est généralement connu comme l’ “expansion” de la culture Kura-Araxes.
La culture du Kura-Araxes, qui doit son nom aux deux principales rivières du Sud Caucase, fut élaborée au IVe millénaire sur les hautes terres du Caucase. Vers la fin du IVe millénaire, elle brise ses frontières traditionnelles et se répand vers l'Ouest le long de la côte orientale de la Méditerranée et vers l'Est jusqu'au Zagros central en Iran.
L'interprétation traditionnellement donnée à ce phénomène d’expansion culturelle est le déplacement de “populations” Caucasiennes et les facteurs proposés pour expliquer ce mouvement sont variés : changement climatiques, surpopulation, surexploitation des terres et enfin, migrations.
Dans cette conférence, je proposerai une approche radicalement nouvelle, selon laquelle la pratique Anatolienne du pastoralisme spécialisé, pourrait avoir joué le rôle de “vecteur” dans l’expansion de ce phénomène culturel.