Edda Vardanyan
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Images des ancêtres : le thème de la généalogie du Christ dans l’idéologie et l’art arméniens des XIIIe – XIVe siècles
La représentation de la généalogie du Christ apparaît dans l’enluminure arménienne à partir de la fin du XIIe siècle. Ce phénomène est lié à la fondation du Royaume arménien de Cilicie et au couronnement du premier roi cilicien Levon Ier. Les deux thèses théologiques du thème de la généalogie du Christ – l'apparition en ce monde du Messie Incarné et l'origine royale du Christ – associent ce sujet à l’idéologie royale, sujet qui se développe d’abord sous forme de portraits des ancêtres du Christ et, à partir de la fin du XIIIe siècle, sous forme de l’Arbre de Jessé, selon la prophétie messianique d’Ésaïe (11, 1-2). L’expression picturale de la « Lignée de Sainte Extraction » devient le symbole du « culte du souverain idéal », développé également dans la liturgie, les œuvres littéraires et exégétiques, qui expriment l’idéologie royale et la théologie du pouvoir. À la même époque, on observe le même phénomène dans les royaumes du sud-est européen, notamment en Serbie, lors d’un mouvement analogue. La conception politique du thème de la généalogie du Christ, en tant que phénomène général, sera étudiée à la lumière des recherches sur les initiatives semblables en Occident à l’époque des Croisés (vitraux de la Basilique de Saint-Denis et de la Cathédrale de Chartres, manuscrits occidentaux). Au XIVe siècle, après la chute du Royaume Arménien de Cilicie, la conception de la « royauté sacrée » est assimilée au pouvoir ecclésiastique suprême. Le thème de la généalogie du Christ exprime les tendances ecclésiastiques et politiques, elle reflète les méditations sur le rapport entre les fonctions de l’État et de l’Église.
biographie
Edda Vardanyan, docteur en histoire de l’art, a soutenu sa thèse de doctorat à l’École Pratique des Hautes Études (Sorbonne) en 2001. Elle est chercheuse à l'Institut Machtots de recherches sur les manuscrits anciens (Erevan, Arménie) et, depuis 2002, chercheuse associée de l'Equipe Monde Byzantin (anciennement : Centre d’histoire et civilisation de Byzance) à Paris. En 2008, elle obtient la bourse de l'Institut National de l'Histoire de l'Art de France (INHA). De 2010 à 2016, elle fut chargée de recherches au Musée Arménien de France.