Mathilde Dewavrin

Mathilde Dewavrin
pas labex
pas Eurias
pas FIAS

dates de séjour

03/02/2025 - 31/07/2025

discipline

Arts et études des arts
Études urbaines et architecturales

Fonction d’origine

Artiste

pays d'origine

France

projet de recherche

Citadelle Chimérique, pour un art sentinelle

Que veut-on dire des lieux que l’on traverse ? Comment les nomme-t-on ? Qui habite l’espace où l’on pose ses pieds, où l’on regarde, où l’on plonge ses doigts ? Ce sont les questions auxquelles le projet Citadelle Chimérique cherche à répondre. Citadelle Chimérique se développe dans le cadre de l’appel à projets « Points de vue utopiques sur Marseille », et sa forme répond au cas très spécifique de la Citadelle de Marseille, sujet de la recherche de la créatrice. 

 

L’objectif du projet est de créer une cartographie alternative de la Citadelle, mélangeant des informations sensibles et scientifiques à travers des textes, des dessins et des textures, afin de redécouvrir la Citadelle. L’idée est de tisser ensemble des récits humains et non-humains pour bâtir de nouveaux mondes imaginaires, solidement ancrés dans leur territoire.

 

Citadelle Chimérique est un projet qui place les êtres vivants et la question de l’habitat au cœur des espaces que nous traversons au quotidien. Le projet est conçu pour être intemporel et adaptable, offrant un ensemble initial d’outils et de parcours thématiques pour se familiariser avec la Citadelle et se la réapproprier. Il est cependant tout à fait possible pour d’autres contributeurs, artistes ou scientifiques, d’y apporter des ajouts. Le processus initié à la Citadelle de Marseille pourrait également trouver écho dans les citadelles Vauban de la vallée du Rhône, créant un archipel de Sentinelles du Vivant, témoins des transformations passées et futures de nos écosystèmes, entendus au sens large (politique, sociologique, écologique, etc.).

 

Le projet sera présenté au public sous forme d’une balade contée, où les participants passeront une soirée à déambuler à travers ces territoires imaginaires. Le projet est divisé en trois phases. Dans la première phase, appelée la phase de récolte, la créatrice explore le territoire en compagnie de participants, en quête d’histoires, de données, d’opinions, de mythes, etc., qu’elle enregistre comme matière première pour son travail créatif.

Dans la deuxième phase, à l’aide d’outils architecturaux, les histoires collectées sont cartographiées. Les récits sont volontairement anonymisés et les sujets parfois laissés ambigus. Le travail de réécriture et de design graphique est abordé simultanément, mêlant le concret et l’abstrait. Des ateliers sont ensuite organisés pour créer une ou plusieurs cartes, traçant des parcours qui sensibilisent aux êtres vivants de la Citadelle et de ses environs.

La dernière phase comprend des promenades imaginatives et réflexives. Ces promenades chimériques sont ponctuées d’interventions visant à ouvrir des visions de futurs possibles et/ou utopiques ou à fournir des outils pour comprendre l’espace en cours de transformation sous nos yeux.

 

La question de la réappropriation de l’espace est centrale dans le travail de la créatrice, et la transdisciplinarité est son outil de prédilection. Le projet vise à brouiller la frontière entre pratique artistique et raisonnement scientifique, encourageant à reconsidérer les espaces que nous habitons. 

biographie

Artiste-architecte avec une pratique transdisciplinaire, Mathilde Dewavrin utilise la construction participative, les processus d’écriture collective et les performances dans l’espace public pour créer des possibilités utopiques de réappropriation de l’espace.

 

Née et élevée à Marseille, elle a choisi de quitter sa ville natale pour explorer d’autres espaces et obtenir un regard plus détaché et analytique sur la ville. Après avoir étudié l’architecture à l’ENSA Paris-Val-de-Seine, elle s’est installée à Berlin. Durant ses études, elle a passé un an à Rio de Janeiro, au Brésil.

 

Elle a travaillé pendant plusieurs années dans des agences d’architecture internationales jusqu’à devenir membre de l’Ordre des Architectes d’Allemagne. Elle a choisi de quitter le circuit classique de l’architecte pour explorer pleinement les pratiques transdisciplinaires, en partie influencée par son intérêt croissant pour le théâtre. Elle renoue avec la matérialité de la construction en travaillant le bois. Elle construit dans les espaces publics, de manière participative ou performative, toujours avec l’idée de briser les frontières entre théâtre, architecture, art et sociologie. Grâce à ces outils, elle cherche à faire émerger des visions de futurs multiples chez chacun.

 

Elle a cofondé Collectif Trouble, un collectif transdisciplinaire axé sur le théâtre et les arts du spectacle, en 2019. En 2021, elle co-crée le collectif B.U.I.L.D.lab (Building Unique Interconnected Loving Dimensions), avec lequel l’acte de construire prend la signification de transmission de savoirs et de réappropriation d’espaces par des êtres dominés. La construction devient alors une expérience performative, éducative et, surtout, sociologique.