Thomas Serrier envisage la résidence à l’IEA de Nantes comme idéalement décomposée en deux temps. Le séjour aura pour objectif préliminaire l’achèvement d’un ouvrage sur les « territoires perdus du Reich après 1945 », centré sur les questions d’appropriations culturelles dans les territoires orientaux de l’Allemagne annexés par la Pologne après la seconde guerre mondiale. Les dynamiques mémorielles transnationales sont au centre de cette enquête, qui interroge les possibles transferts mémoriels et les processus trans-générationnels et les imbrications à l’œuvre entre « mémoires divisées », « mémoires partagées » et « mémoires partageables » dans la situation post-conflit caractéristique des relations germano-polonaises après 1945. Le balancement entre « shared and divided memories », ainsi que le concept de « mémoires-Monde » ont également présidé à l’élaboration de l’ouvrage collectif Europa. Notre histoire (149 articles, 107 auteurs), consacré aux mémoires européennes, dirigé avec Etienne François et publié aux Arènes en 2017. Le séjour nantais servira donc aussi à réfléchir aux conclusions et aux rebonds à donner à cette vaste entreprise en matière de recherche collective et individuelle, en poursuivant l’enquête sur la « situation » mémorielle de l’Europe. Des ateliers thématiques réunissant des chercheurs d’horizons variés pourront accompagner cette réflexion.