An Van Linden

An Van Linden
01/09/2006
Résidents Labex RFIEA+
pas Eurias

dates de séjour

01/09/2020 - 01/02/2021

discipline

Sciences du langage et linguistique

Fonction d’origine

Professeur associée

Institution d’origine

Université de Liège (Belgique)

pays d'origine

Belgique

projet de recherche

Donnons-nous la main – et des flèches : la possession (in)aliénable dans les langues amazoniennes et au-delà

Ce projet combine les disciplines de description de la langue et la typologie des langues, et vise à examiner comment la cognition humaine et la grammaire interagissent dans l’expression de la possession inaliénable.
Le projet part de l’observation que dans beaucoup de langues les structures dédiées à l’expression de la possession adnominale comme ‘ma main’ et ‘ma flèche’ diffèrent morphologiquement, ce qui a été expliqué en termes d’une différence conceptuelle entre la possession inaliénable (ma main) et aliénable (ma flèche). Autrement dit, beaucoup de langues utilisent des stratégies formelles différentes selon l’idée qu’une flèche peut facilement changer de possesseur alors qu’une main ne le peut pas. Cependant, la possession adnominale n’est pas le seul environnement fonctionnel où on trouve des contrastes d’aliénabilité. Des études antérieures ont démontré des phénomènes d’aliénabilité aux niveaux du mot, du syntagme et de la phrase. Un exemple du premier est l’existence des noms liés, qui sont omniprésents dans les langues de l’Amérique du Sud, comme l’Harakmbut, qui est un isolat linguistique menacé, parlé dans l’Amazonie péruvienne.

Ce projet a deux objectifs. D’une part, il vise à avancer la description de la langue harakmbut, plus particulièrement la transcription et l’analyse des narrations enregistrées, en mettant l’accent sur le comportement des noms liés ainsi que des classificateurs, qui sont considérés comme provenant des noms liés. D’autre part, il s’attache à mener des études pilotes sur des phénomènes d’aliénabilité aux différents niveaux de l’échelle grammaticale dans un échantillon de langues éloignées géographiquement et de parenté linguistique différente. De façon plus générale, ce projet veut faire progresser la documentation d’un patrimoine culturel menacé et faire avancer notre compréhension de la diversité humaine et linguistique en lien avec la cognition humaine.

biographie

An Van linden est chargée de cours (professeur associée) en langue et linguistique anglaises à l’Université de Liège et chercheure affiliée à l’unité de recherche « Functional and Cognitive Linguistics » du Département de Linguistique de la KU Leuven, où elle a obtenu un diplôme de doctorat en linguistique anglaise en 2009.
Ses recherches doctorales portaient sur des constructions de complémentation avec des adjectifs déontiques en anglais comme essential (‘essentiel’) et appropriate (‘approprié, convenable’), adoptant une perspective synchronique et diachronique. Avant de rejoindre l’Université de Liège en 2016, elle a obtenu plusieurs mandats postdoctoraux, par le conseil de recherche de la KU Leuven (2009-2010), le Fonds de la Recherche Scientifique – Flandre (FWO) (2010-2014) et le F.R.S.-FNRS Fonds de la Recherche Scientifique, et accueillie par l’Université catholique de Louvain (2015-2016).
Lors de ces deux derniers mandats, elle a poursuivi ses recherches dans les domaines du mode et de la modalité ainsi que sur la combinaison de propositions, la complémentation et l’insubordination. De plus, elle a débuté la documentation et la description de la langue harakmbut (non-classée, Pérou), en menant des recherches sur le terrain dans trois communautés natives au cours de l’été 2010, 2011 et 2016.