Ce projet vise la rédaction d’une monographie sur le rôle de l'imaginaire dans la prise de décisions économiques. Il se situe dans le domaine de la sociologie économique mais concerne également des domaines voisins tels que l’économie, les sciences politiques, l'histoire, la psychologie et l'anthropologie. Il s’appuiera sur les recherches empiriques et conceptuelles que j'ai menées au sein de l’institut Max Planck au cours des dernières années. Je pars de l’hypothèse qu’en situation d’incertitude, les décisions prises par des acteurs visant la rationalité sont influencées par l’imaginaire, c’est-à-dire par la représentation de situations futures. J’appelle cet imaginaire « attentes fictives ». Il s’agit d’images d’états futurs du monde ou du cours des événements, qui sont accessibles sur un mode cognitif. Les attentes fictives prennent en économie des formes narratives telles que les histoires, les théories et les discours. Je soutiens que ces situations futures imaginées motivent les actions des agents et les aident à organiser leurs décisions. Cette approche permet de mieux comprendre les processus d’innovation et de croissance dans l'économie contemporaine. Inclure la fiction dans la théorie de la décision ouvre une nouvelle porte à la compréhension des micro-fondations de la dynamique économique.