Valérie Hayaert

Valérie Hayaert
01/01/2008
Résidents Labex RFIEA+
pas Eurias

dates de séjour

01/02/2017 - 30/06/2017

discipline

Histoire moderne

Fonction d’origine

Chercheuse associée

Institution d’origine

Fondation Bodmer, Genève (Suisse)

pays d'origine

France

projet de recherche

Les allégories de justice en Europe: pensée symbolique d'une forme incarnée (ca. 1450-XXIè siècle)

À la veille de la mise en chantier du nouveau palais de justice de Paris, ce projet vise à interroger sur la longue durée les formes symboliques qui habitent les lieux de justice, dans une perspective comparatiste et européenne. L’actuel Palais de justice de Paris, lieu de vie et lieu de mémoire, s’enracine dans la mémoire longue d’une île, la Cité, symbole et palimpseste de l’histoire d’une institution pluriséculaire. L’originalité du projet tient à ce que la plupart de ces cycles allégoriques, généralement peu accessibles, n’ont pas été étudiés selon une perspective qui tiendrait à la fois compte de l’histoire des arts et de leur réception, des acquis de l’anthropologie visuelle et de ceux d’une histoire du droit ouverte à la spécificité de l’image. Il s’agira d’étudier ces décors de manière à la fois comparatiste et attentive au fait que ce sont aussi -et surtout- des lieux de justice. Au XXIe siècle, la principale gageure de l’allégorisation de Justice demeure la remise en question du principe de personnification qui a perduré avec constance jusqu’à une époque récente. La désincorporation démocratique a eu raison du corps allégorisé. La figuration de Justitia a toujours pris la forme d’une incarnation sensible. C’est parce que la Justice s’est incarnée dans une image pendant des siècles, qu’elle a suscité des affects puissants : image performative, l’allégorie de Justice a puisé l’efficace de sa puissance symbolique dans l’incarnation d’un corps agissant.

biographie

Valérie Hayaert-Vanautgaerden est agrégée de lettres et docteur en histoire et civilisation (Institut Universitaire Européen de Florence) et chercheur associé à la fondation Bodmer (Genève). Ses travaux portent principalement sur la pensée symbolique des juristes de la Renaissance. Les images de la justice d’ancien régime, ses rituels et ses dispositifs sont analysés dans une perspective d’anthropologie visuelle, à la croisée de l’histoire de l’art et de l’histoire culturelle du droit.