Umamaheshwari R
dates de séjour
discipline
Fonction d’origine
Institution d’origine
pays d'origine
lien internet
projet de recherche
Pour une théorie de l’imaginaire écologique et culturel : les rivières, la nature, l’histoire des communautés et les politiques de marginalisation
Les États indiens du Telangana, de l’Andhra Pradesh, du Tamil Nadu au sud et de l’Himachal Pradesh et du Kumaun-Garhwal au nord forment l’arrière-plan géographique et culturel de la recherche. Le projet envisage l’imaginaire culturel et écologique comme des construits sociaux et politiques qui façonnent les idées de nature, d’histoire et de mémoire. Tout ceci se fait au contact de contextes spécifiques envisagés ci-dessous. L’imaginaire écologique — pour les Kondareddi, les koya et toutes les autres tribus vivant le long du fleuve Godavari (dans l’Andhra Pradesh, le Telangana et sur la frontière du Chhattisgarh), les tamarins, les manguiers et les ippas (basia latifolia) sont des arbres qui ont un caractère sacré et qui font l’objet d’un culte à l’occasion de festivités annuelles. Les forêts abritent également des petits secteurs de podu (forme d’agriculture itinérante) qui apportent des compléments de revenus et de nourriture. Pour ces populations, les forêts sont ainsi des zones agricoles. Sous l’influence de la loi de 1882 sur les forêts de la région de Madras et des interventions étatiques ultérieures, y compris après l’indépendance, dans les districts bordant le fleuve Godavari, les réserves naturelles, les parcs nationaux etc. ont donné à ces zones une signification — gestionnaire — toute différente. Pour les communautés de pêcheurs vivant sur les bords du Godavari, l’écoulement des eaux du fleuve est inhérent à leur propre histoire et identité. Les zones de pêche sont définies culturellement et transmises de génération en génération. Imaginaire culturel — certaines communautés insistent sur le fait que leur mémoire et les commémorations qu’elles célèbrent font parties intégrantes de leur identité. L’identité de certaines communautés oppressées ou marginalisées (qu’il s’agisse de castes ou de minorités indigènes, tribales ou adivasi officiellement reconnues) apparaît liée à l’acte de « ne pas oublier » (et pas simplement se souvenir) ou de « se souvenir pour ne pas oublier » ce qu’elles ont enduré dans le passé, ce qu’elles subissent de nos jours. Dès lors le dominant, l’hégémonique doit être conçu comme ce qui construit au fil du temps ces identités marginalisées. C’est dans ce cadre que Umamaheshwari Rajamani envisage l’étude de la communauté jaïn des Tamouls du Tamil Nadu.
biographie
Umamaheshwari R. est titulaire d’un doctorat en histoire de l’Université Jawaharlal Nehru pour son travail sur l’histoire des Tamouls jaïns. Elle a un temps enseigné dans des lycées mais a principalement travaillé comme journaliste indépendante et comme historienne. Son premier livre, When Godavari Comes : People’s History of a River – Journeys in the Zone of the Dispossessed s’appuie sur sept ans d’investigations sur les problèmes liés au déplacement de population en raison de la construction d’un important barrage sur la rivière Godavari (à Polavarom dans l’Andhra Pradesh). Ses recherches sur le jaïnisme tamoul font l’objet de deux ouvrages à paraître prochainement. Umamaheshwari R. fut résidente à l’Institut indien d’études avancées, à Shimla et a bénéficié de programmes de bourses et de résidences de recherche et de journalisme en Inde et au Royaume-Uni. Elle a également vécu et travaillé sur les hauteurs de Kumaun, dans l’État de l’Uttarakhand, en plus d’avoir conduit des recherches dans différents États de l’Inde et à différentes périodes sur de nombreux sujets, tels que les imparfaites politiques de développement visant les communautés tribales, l’évaluation de l’opinion des communautés sur les barrières de corail, les déplacements de populations intra-étatiques, etc.