La région rurale du Pontal de Paranapanema est celle qui, au cours de ces 35 dernières années dans l´état de São Paulo, a eu le plus grand nombre de terres réparties (assentamentos) par l´État aux demandeurs de terre participant à des mouvements de paysans sans-terre. Dans cette région, un assentamento est intimement lié à un autre par le biais d´un réseau de parents, amis, connaissances et aussi de maisons localisées dans des villages proches, ce qui configure un large territoire partagé. Ce projet cherche à explorer ethnographiquement des mécanismes sociaux qui rendent possible la vie en commun et l´existence de ces espaces mutuellement interconnectés. L´un d´eux semble être la constance de « demander et d´échanger », une pratique qui produit du voisinage et traduit des calculs précis, une connaissance particulière de ce dont l´autre a besoin, une pratique qui comprend de la « considération », une espèce d´attention quotidienne envers l´autre. Cette proposition pose, d´une part, un défi méthodologique, celui de capturer la nature contingente des interactions, relations qui permettent des liens plus ou moins durables et la production d´un terroir et de temporalités en commun. D´autre part, elle pose un défi théorique plus large, celui d´examiner la constitution mutuelle de personnes et de territoires, et dans cet enchevêtrement, la production des droits et des demandes sociales.