Maté Zombory
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projet de recherche
LA MÉMOIRE DU COMMUNISME EN EUROPE
Mon projet consiste à écrire une histoire de la mémoire du communisme dans l’après-guerre froide dans une perspective transnationale. Les débats européens autour des héritages historiques constitutifs du continent reposent sur une opposition binaire de mémoires : la question du communisme a émergé comme un enjeu de mémoire en lien avec la mémoire de la Shoah, souvent sous une forme géographiquement localisée (présentant la Shoah comme un phénomène occidental et le communisme comme oriental). À travers la généalogie de la mémoire du communisme en Europe, cette étude vise à contribuer à une sociologie critique de la concurrence des mémoires en s’intéressant à la manière dont la compétition elle-même influence les participants. Un aspect central de cette interaction sociale est la mimésis culturelle : dans le cas étudié empiriquement, cela fait référence à la manière dont la mémoire de la Shoah a été utilisée comme modèle pour représenter le passé communiste, les deux s’opposant surtout par leur enracinement prétendument distinct à l’Est et à l’Ouest.
biographie
Après des études de master en sociologie, Mate Zombory termine ses recherches doctorales à l’Ecole doctorale de l’Université Eötvös Loránd de Budapest. Sa thèse étudiait comment, en réaction à la restructuration géopolitique déclenchée par la fin de l’ordre mondial bipolaire, la politique de mémoire des acteurs étatiques et non-étatiques reconstituait l’appartenance nationale dans l’espace. En 2006-2008,il était doctorant au Centre français de recherche en sciences sociales (CEFRES) de Prague. Mate Zombory a ensuite travaillé au département de sociologie de Tomori Pál College, Kalocsa et il est devenu chercheur à l’Institut de sociologie de l’Académie des Sciences de Hongrie, à Budapest. Aujourd’hui, il s’intéresse au potentiel critique de la sociologie historique pour ce qui est du changement temporel des systèmes normatifs de relations sociales au passé. Sa recherche vise à reconstruire les discours d’après-guerre sur le passé afin d’éclairer les particularités des normes actuellement dominantes sur les représentations de ce passé basées sur la mémoire collective de la Shoah. De même, son projet lyonnais porte sur l’histoire d’une mémoire du communisme canonisé à l’échelle transnationale européenne. Depuis l’automne 2016, il a commencé un autre projet de recherche à l’Académie des Sciences de Hongrie qui traite de l’histoire de la mémoire en Hongrie depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale.