Hilla Dayan
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Démocratiser la mémoire : Surmonter les années 1950 prolongées dans l’histoire mizrahie.
À travers son projet de recherche à l’Iméra, Institut d’études avancées d’Aix-Marseille Université, Hilla Dayan, explore le contexte plus large de l’histoire, de l’héritage et de la mémoire Mizrahi, ainsi que leur contribution potentielle à la démocratisation de la société israélienne.
Démêler la mémoire Mizrahi dans la société israélienne et son potentiel démocratisant
En octobre 1947, Sol Dayan, accompagnée de ses quatre enfants, arrive à Marseille en tant qu’immigrée juive marocaine. Plus tard, en 1948, la famille a immigré en Israël pendant la tourmente de la guerre de 1948, qui a conduit à la « Nakba » (catastrophe) palestinienne. La famille Dayan, comme beaucoup d’autres, fit face à des conditions de vie difficiles et à des défis économiques pendant les années 1950, devenant ainsi partie intégrante de la communauté Mizrahi en Israël.
Hilla Dayan, chercheuse, explore le contexte plus large de l’histoire, de l’héritage et de la mémoire Mizrahi, ainsi que leur contribution potentielle à la démocratisation de la société israélienne. En combinant recherche historique, anthropologique et sociologique, elle étudie les mouvements actuels de la mémoire Mizrahi et les controverses qui les entourent. Sa principale thèse est que l’héritage et la mémoire Mizrahi sont cruciaux pour la future démocratisation de la société juive israélienne, même s’ils risquent actuellement d’être détournés à des fins de culture et de politique hégémoniques. Elle cherche à expliquer comment cette mémoire peut démocratiser la société tout en résistant à son utilisation abusive à des fins antidémocratiques. Ce projet de recherche transrégional implique des triangulations entre Israël/Palestine, la région Moyen Orient et Afrique du Nord (MOAN) et les études européennes.
L’enquête de Dayan commence par explorer la présence des Mizrahim dans la société israélienne, où ils ont historiquement fait face à l’effacement, à l’exclusion et à la négation, en particulier pendant les années 1950. La Mizrahisation de la vie israélienne a conduit à une visibilité accrue et suscite des questions sur l’impact de la mémoire Mizrahi sur les générations plus jeunes et son potentiel de contribution à la démocratisation.
Tracer l’héritage Mizrahi dans le contexte MOAN : Connexions et défis
Dans le contexte MOAN, Dayan se concentre sur la signification évolutive de l’héritage Mizrahi, en particulier à la lumière de l’engagement récent d’Israël avec les régimes de la région par le biais des « accords d’Abraham ». Elle examine la politique de la mémoire et la production patrimoniale, en tenant compte du potentiel de l’histoire Mizrahi pour faciliter un changement positif et une ouverture à des possibilités inattendues dans la région, même au milieu de la complexe question d’Israël/Palestine.
En outre, Dayan souligne l’importance d’aborder la dimension européenne de l’histoire sociale Mizrahi. Les pays européens tels que la France, les Pays-Bas et l’Allemagne ont connu des tensions entre les minorités juives et musulmanes liées aux discussions sur Israël/Palestine, l’antisémitisme et le racisme. Dayan cherche à découvrir l’héritage Mizrahi dans des villes européennes comme Marseille, en explorant les expositions, les archives, les projets et les initiatives qui relient les Juifs et les musulmans d’origine maghrébine ou arabe. Elle considère ces connexions comme essentielles pour briser les récits enracinés et éduquer les jeunes générations européennes sur leur passé colonial, l’histoire judéo-musulmane et l’Israël/Palestine contemporain.
En conclusion, Dayan expose son approche de recherche et ses projets pour une année de bourse. Elle vise à consolider ses recherches interdisciplinaires et transrégionales dans un projet de livre. À travers des collaborations avec différents chercheurs, elle espère éclairer le potentiel de la mémoire et de l’héritage Mizrahi pour promouvoir la démocratisation, la compréhension et le dialogue entre les sociétés. En partageant des connaissances et en favorisant les conversations, Dayan cherche à contribuer à un avenir meilleur pour les communautés diverses et à combattre le déni politique et la méfiance. Elle est enthousiaste à l’idée de participer au prestigieux programme de bourses résidentielles pour poursuivre ses objectifs de recherche.
biographie
Hilla Dayan est sociologue et chargée de cours dans une université d’arts libéraux, l’Amsterdam University College aux Pays-Bas. Elle est diplômée de l’Université de Chicago et de la New School for Social Research où elle a obtenu son doctorat. Ses recherches actuelles portent sur le discours sur l’antisémitisme en Europe, les relations Europe-Israël, la politique de l’héritage et de la mémoire, ainsi que les études critiques sur le régime israélien. Dayan est une conférencière et une commentatrice publique sur Israël/Palestine, et co-fondatrice de gate48, une plateforme pour les Israéliens critiques aux Pays-Bas. Elle entretient des liens étroits avec le milieu universitaire israélien, les militants des droits de l’homme et les mouvements pour la justice sociale en Israël. En 2015, elle a co-fondé l’organisation des membres « academia for equality » (700 membres) pour la démocratisation de l’enseignement supérieur et de la société israélienne. Elle est active dans le mouvement Mizrahi depuis les années 1990, remontant à ses études à l’Université de Tel Aviv. Dayan est la première de sa famille à poursuivre des études supérieures et à développer une carrière universitaire (première génération d’études supérieures).