Mon projet vise à étudier le problème des biens communs entre le XVe et le XIXe siècles en tant que ressources locales. Il aborde le sujet dans une nouvelle perspective historique basée sur la convergence de multiples disciplines : histoire du droit, géographie, écologie historique, anthropologie et histoire, la discipline dans laquelle je suis formé professionnellement. J'explore les ressources et les pratiques d'une manière situationnelle, c'est-à-dire sans les dissocier des personnes qui les utilisent, de leurs motivations et de leurs aspirations. Cette approche a le mérite de séparer l'analyse des "biens communs" des superstructures idéologiques - communisme, libéralisme, coopération, gouvernement, etc. - qui ont conditionné leur analyse jusqu'à présent. Une telle approche "émique" est aujourd'hui possible grâce à la redéfinition plurielle des catégories fondamentales de la science juridique actuelle, telles que privées, publiques et communes, et à la reconnaissance de nouvelles propriétés "institutionnelles" d'action. En même temps, elle tente de repenser les catégories historiques du local : le virage spatial permet de repenser les sociétés locales au-delà du concept sociologique de communauté et/ou de commune administrative. De nouveaux protagonistes font surface et de nouveaux usages de l'histoire dans le monde contemporain peuvent être imaginés.