Alistair Cole

Dans les années récentes, une question marquante à la fois pour les universitaires et les gouvernements a été le maintien de politiques distinctives par les Etats-nations dans le contexte de la mondialisation et de l’Europe ou bien si les processus interconnectés ont mené à une « convergence » croissante entre les Etats. Les pressions qui sous-tendent la convergence dure sont habituellement présentées comme économiques, du fait de la mondialisation et de l’intégration européenne (formulée comme une forme de mondialisation), ou épistémologiques, via la diffusion transnationale de l’expertise scientifique et économique et des normes techniques. Les organisations internationales telles que l’Union européenne, le Fonds monétaire international et la Banque mondiale ont été identifiées comme conduisant à un niveau d’uniformité politique à travers les Etats. Ces pressions qui sous-tendent la convergence sont conceptualisées par rapport à la capacité des États-nations à poursuivre les politiques souveraines. Mais elles sont de plus en plus pertinentes en ce qui concerne les relations intergouvernementales et la gouvernance territoriale/multi-niveaux. Ces pressions exogènes ont été intensifiées par le contexte de la crise fiscale et du cadre modifié de la politique transnationale. D’un autre coté, les trois dernières décennies ont vu l’émergence de formes de dévolution, de régionalisme, voire de la décentralisation. La gouvernance territoriale est-elle suffisamment robuste de pouvoir s’accommoder des pressions exogènes liées à la crise, voire tout simplement de les ignorer ? Les variables lourdes de la territorialité sont elles endogènes ? Si oui, la réforme de la décentralisation (en France et ailleurs) est-elle possible ou souhaitable? Adoptant un cadre de travail comparatif, le but de ce projet de recherche est de comparer et expliquer les trajectoires de gouvernance territoriale et de services publics en France, en Espagne, et Belgique, et au Royaume-Uni dans un contexte de crise.