Aleksandar Bošković

Aleksandar Bošković
01/09/2006
pas labex
pas Eurias

dates de séjour

01/09/2018 - 30/06/2019

discipline

Anthropologie et ethnologie

Fonction d’origine

Professeur

Institution d’origine

Université de Belgrade (Serbie)

pays d'origine

Serbie

projet de recherche

RATIONALITE EN ANTHROPOLOGIE

La rationalité fut une part intégrante de l’anthropologie pendant près de huit décennies – depuis la première formulation de « comportement rationnel » parmi les « natifs ». Certaines de ces questions (particulièrement en relation avec le concept de la « mentalité primitive ») ont déjà été formulées par le philosophe français Lucien Lévy-Bruhl durant les premières décennies du XXe siècle. En anthropologie sociale et culturelle, la question de la rationalité est présente au moins depuis l’étude révolutionnaire de Evans-Pritchard sur les Zandés, et sa critique ultérieure par Winch. Cette critique élargissait déjà le débat à une partie plus générale des sciences sociales, mais l’anthropologie restait, avec ses « études de cas », un point de référence populaire lorsqu’il s’agissait de discuter de raison et de rationalité. Cependant, il y a plusieurs années, un éminent anthropologue américain (Yanagisako) a noté la remarquable absence du « mot en R » (rationalité) des débats anthropologiques contemporains.
Le rôle de la rationalité est une question complexe qui a une influence profonde sur à la fois la méthodologie des sciences sociales et, plus important, les façons avec lesquelles nous (en tant qu’érudits, mais aussi membre du public) expliquons le comportement d’acteurs particuliers dans une arène sociale. Cela peut prendre son sens pour comprendre et interpréter des motifs de comportement dans les contextes politiques et sociaux (par exemple lorsque l’on vote), la communication interculturelle (d’autant plus pertinent dans un monde d’hybridations culturelles, particulièrement avec les grands mouvements de populations que l’on voit depuis 2015), ou lors de processus de construction de politiques économiques ou sociales (qui vont avec les déplacements importants en politique et relations culturelles à l’échelle globale). Les débats sur l’usage de la rationalité dans les sciences sociales ont récemment été relancés avec les discussions sur le « tournant ontologique » en anthropologie. De ce fait, une évaluation du concept, de ses significations, et de son utilité devrait se montrer très utile.

biographie

Aleksandar Bošković est professeur d’anthropologie à l’université de Bergrade (Serbie) et à l’université de Donja Gorica (Monténégro). Il est également directeur de recherche à l’Institut des sciences sociales (Belgrade), où il coordonne la section anthropologie. Il a été professeur invité la faculté des sciences sociales de l’université de Ljubljana (Slovénie), professeur invité en ethnologie européenne à l’université de Brasilia (Brésil), senior lecturer en anthropologie à l’université de Rhodes à Grahamstown (Afrique du Sud) et guest lecturer aux universités de St Andrews et de Witwatersrand (Afrique du Sud). Entre 2013 et 2018, il a été vice-président de la Commission on Theoratical Anthropology (COTA) de l’International Union of Anthropological and Ethnological Sciences (IUAES). Il est co-fondateur (avec Han Vermeulen) du réseau History of Anthropology de l’European Association of Social Anthropologists (EASA ) et éditeur de l’EASA Book Series (depuis 2016). Il est aussi éditeur de la série de Berghahn Books « Anthropology’s Ancestors ». Il a été rédacteur en chef du Dictionnary of Deities and Mythic Personalities of the World (Belgrade, 2015). Parmi ses autres publications : Mesoamerican Religions and Archaeology (Oxford, 2017), Other People’s Anthropologies (New York, 2008; éditeur), et The Anthropological Field on the Margins of Europe, 1945-1991 (Berlin 2013; co-éditeur, avec Chris Hann).
Il collabore depuis 2006 avec l’institut Max Planck (MPI) d’anthropologie sociale à Halle (Allemagne), et a reçu des bourses du MPI et du DAAD. Ses domaines de recherche sont l’histoire et la théorie de l’anthropologie, la psychanalyse, les mythes et la religion, l’ethnicité, le nationalisme et le genre.