Romantisme et Reconnaissance. Figures de la conscience chez Rousseau

date de sortie

03/01/2011

discipline

Philosophie

« Être soi-même. » On fait généralement remonter cet impératif moderne à Rousseau : à partir de lâge romantique, ses écrits et sa vie ont été interprétés comme le paradigme dune nouvelle morale, qui exalte loriginalité, la solitude, la quête dun « moi naturel » indépendant des relations intersubjectives. Ce livre propose une lecture différente. En parcourant notamment ces deux « histoires de la conscience » que sont le Discours sur linégalité et les Confessions, il redécouvre le Rousseau du « moi social » : le philosophe de la reconnaissance, conscient de limportance des médiations dans la genèse de lidentité ; le psychologue de la rivalité et du mimétisme ; le sociologue des rapports de prestige ; le plébéien ambitieux précurseur de Julien Sorel et de Lucien de Rubempré ; le contestataire habile à mettre en scène sa rébellion contre la société du spectacle. La tension entre élan romantique et besoin de reconnaissance déchire la pensée de Rousseau où, dans le langage moral du temps, elle trouve à sexprimer dans lopposition entre amour de soi et amour-propre. Elle met ainsi au jour le conflit de la subjectivité moderne, qui oppose laspiration individualiste aux exigences sociales de la condition humaine.

Après des études de philosophie à l’École normale supérieure de Pise, Barbara Carnevali a soutenu une thèse sur Rousseau sous la direction de Remo Bodei (2001). Elle a poursuivi sa formation à l’université de Chicago (Fulbright Scholar 2003-2004) et à l’université Paris-Sorbonne (post-doctorat 2006-2008). Elle a enseigné l’histoire de la philosophie moderne et contemporaine à l’université du Piémont, et est actuellement chargée de conférences complémentaires à l’École des hautes études en sciences sociales, Paris. Membre du Centre de recherches sur les arts et le langage (CRAL) de l'EHESS et du Centre de recherche sur les relations entre littérature, philosophie et morale de l’Ecole normale supérieure, elle est également rédactrice des revues de philosophie Iride (Il Mulino) et Iris. Philosophy and Public Debate (Firenze University Press). Ses recherches portent sur la philosophie sociale (esthétique sociale et culture des apparences, théorie de la reconnaissance et du pouvoir symbolique), sur l’anthropologie des passions comparatives (amour-propre, vanité, envie, honneur, gloire, distinction, etc.), et sur les rapports entre littérature et philosophie, dans une perspective tant généalogique que théorique. Elle a publié Romanticismo e riconoscimento. Figure della coscienza in Rousseau, Bologne, Il Mulino, 2004 ; traduction française augmentée Romantisme et reconnaissance. Figures de la conscience chez Rousseau, Genève, Droz, 2012 ; Il mondo delle apparenze. Un'estetica sociale (Bologne, Il Mulino, 2012, sous presse) ; une traduction italienne commentée du Contrat social de Rousseau et des articles sur l’histoire et la théorie de la reconnaissance, Hobbes, la tradition moraliste, Proust, René Girard, Pierre Hadot.

événements

18/02/2014 - 18:00 - 20:00

fellows

Esthétique
Philosophie
01/09/2011 - 31/12/2011

institut

01/01/2008
01/02/2011