Le premier concerne le droit et son rapport au gouvernement et à la politique, c’est-à-dire la dimension vivante du droit. Il s’agit d’une problématique particulièrement importante dans le monde d’aujourd’hui où le sortilège libéral de la fin du xxe et du début du XXIème siècle, avec ses présupposés libre-échangistes sur l’économie et la société, et leurs relations au droit et au gouvernement, se trouvent soumis par le monde entier à un examen minutieux depuis la crise de 2008 dans les pays occidentaux (Europe et Etats-Unis). Dans un second temps, il est important d’examiner les dynamiques sociétales et l’économie politique qui sous-tendent les lois et le gouvernement, tant dans les sociétés développées que dans celles en émergence, plus précisément il s’agit de se poser les questions suivantes : qui est inclus dans l’arène de contestation politique et sociétale dont la loi et le gouvernement s’occupent ? qui s’exprime dans la façon dont la loi et le gouvernement façonnent l’activité économique ? Le troisième point fait référence à la manière dont l’histoire mondiale s’écrit et se conçoit en relation à une critique d’une Weltanschaung libérale et partisane du libre-échange. L’écriture de l’histoire mondiale depuis le XIXème siècle s’est faite en association étroite avec l’établissement de l’hégémonie européenne sur les régions non-européennes ; cela a signifié forger des histoires non-européennes qui soient les miroirs de l’histoire européenne, idéalisées en termes de libéralisme et de libre-échange. Les changements dans l’équilibre global des forces et l’importance croissante des régions non-européennes permettent de repenser les histoires de ces régions en d’autres termes que ceux de leur asservissement à l’Europe et de leur sous-développement, ou encore, ceux de défense nationaliste vis-à-vis de l’adversaire européen.