Le droit du travail est rendu possible par, et dépend d’un récit auto-formateur, qui décrit son domaine empirique, identifie ses espaces de construction conceptuelle, et fournit une explication normative de sa signification. On sait depuis longtemps que la longue narration dominante du Droit du travail est en état de siège. De nombreux chercheurs ont documenté la disparition de ses bases empiriques/ conceptuelles - le déclin du modèle standard d’emploi, et ainsi de suite. Mais peu d’entre eux ont identifié et pris en compte l’autre tâche à venir - celle de comprendre les comptes traditionnels d’évaluation et de se demander si un nouveau type d’évaluation plus morale existe ou peut être appelé à l’existence. Ce projet de recherche expose et explore cette veine normative. Il s’appuie sur les travaux d’Amartya Sen, et sur sa description de la notion de «liberté humaine» en tant que source d’inspiration. L’objectif est d’identifier et d’expliquer la nouvelle acceptation du droit du travail. Cela implique, entre autres, un réexamen afin de savoir si le droit du travail peut être « influencé » sur le plan mondial et en particulier dans les «pays en voie de développement», par exemple par l’OIT.