Alain Supiot

Alain Supiot
pas labex
pas Eurias

dates de séjour

01/10/2013 - 30/06/2014
01/10/2014 - 30/06/2015
01/10/2015 - 30/06/2016
01/10/2016 - 30/06/2017
01/10/2017 - 30/06/2018
01/10/2018 - 30/06/2019
01/10/2019 - 30/06/2020
01/10/2020 - 31/03/2021

discipline

Droit

Fonction d’origine

Professeur

Institution d’origine

Collège de France (France)

pays d'origine

France

projet de recherche

Alain Supiot a publié seul ou en collaboration 24 livres et contribué à 45 ouvrages collectifs. Il est l’auteur de 68 articles en langue française et 85 en langues étrangères. Ses travaux se sont principalement déployés sur deux terrains complémentaires : le droit social et la théorie du droit.

Ses recherches en droit social ont montré que les dispositifs juridiques fondés sur le paradigme de l’emploi hérité de l’ère industrielle ne pouvaient atteindre les objectifs qu’on leur assignait, en termes de réduction du chômage ou d’amélioration des conditions de vie. Ce constat l’a conduit à reprendre une vue juridique compréhensive du travail, qui fait place aux diverses formes de travail non salarié. Sur cette base il a étudié dans les années 90 l’ambivalence des nouvelles formes d’organisation des entreprises, qui d’un côté accentuent la déshumanisation du travail et de l’autre font naître le besoin d’un nouvel état professionnel indexé sur le temps long de la vie des personnes, plutôt que sur le temps court des échanges.​

Dans le domaine de la théorie du droit, ses travaux se sont inscrits dans les perspectives ouvertes par André Leroi-Gourhan en anthropologie et Pierre Legendre en histoire du droit. Envisageant le droit comme une technique de l’interdit, qui interpose dans les rapports de chacun à autrui et au monde, un sens commun qui le dépasse et l’oblige, son ouvrage Homo juridicus a mis en lumière la fonction anthropologique du droit dans les sociétés sécularisées.

Ses recherches en cours sur les mutations de l’Etat social dans le contexte de la globalisation tirent les conséquences de ce régime de dogmaticité propre à l’Occident. D’un côté elles éclairent le processus de désinstitution engendré par l’imaginaire cybernétique propre à la modernité occidentale. De l’autre, elles explorent les voies d’une mondialisation fondée sur la diversité des civilisations, qui permettrait d’échapper aux impasses actuelles d’une globalisation conçue en termes d’uniformisation du monde sous l’égide d’un Marché devenu total.

biographie

Docteur d’Etat en droit (Bordeaux, 1979), agrégé des facultés de droit (1980), Alain Supiot a été successivement professeur à l’Université de Poitiers puis de Nantes, et membre senior de l’Institut Universitaire de France (2001-2008),avant d’être élu en 2012 au Collège de France, où il occupe la Chaire ’Etat social et mondialisation : analyse juridique des solidarités’. Docteur h.c. de l’Université de Louvain, Alain Supiot a été élu en 2015 membre correspondant de la British Academy.

Au cours de sa carrière, il a fondé  la Maison des Sciences de l’Homme Ange Guépin, qui promeut une approche transdisciplinaire des transformations du lien social. Il a présidé de 1998 à 2001 le Conseil National du développement des sciences humaines et sociales (voir Pour une politique des sciences de l’Homme et de la société PUF-Quadrige, 2001). Il a fondé et a dirigé entre 2008 et 2013 l’Institut d’Etudes Avancées de Nantes dont il est aujourd’hui Membre Emérite et Président du Comité Stratégique. Sa carrière a été marquée par plusieurs années de recherche à l’étranger (à l’Institute of Industrial Relations de Berkeley en 1981; à l’Institut Universitaire Européen de Florence en 1989/90; au Wissenschaftskolleg zu Berlin en 1997/98).

Ses travaux portent sur le droit du travail et de la sécurité sociale et sur l’analyse des fondements dogmatiques du lien social (dernier livre paru : La gouvernance par les nombres, Fayard, 2015).