SEMINAIRE - "Pollutions, mobilisations environnementales et territoires : le cas des écosystèmes fluviaux & littoraux de Port Saint-Louis du Rhône à Marseille"
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organisé par Carole Barthélémy, (LPED, UMR 151 AMU-IRD), Valérie Deldrève, (IRSTEA, Bordeaux), Isabelle Laffont-Schwob, (LPED, UMR 151 AMU-IRD) & Juliette Rouchier, (LAMSADE, CNRS-Paris Dauphine, GDR Policy Analytics), avec le soutien du Labex DRIIHM.
Depuis quelques années, dans un périmètre littoral géographique assez restreint, entre l’embouchure du Rhône et Marseille, les questions de pollution génèrent des mobilisations qui ont en commun de remettre en cause les activités industrielles du fait de leurs impacts sur les écosystèmes fluviaux et littoraux. Ceux-ci se déclinent depuis le fleuve Rhône, dans le transfert potentiel des micro-polluants (PCB) et de polluants industriels et domestiques depuis l’aval ; autour des zones post-industrielles de Port-Saint Louis, Fos/Mer et l’étang de Berre et enfin, le plus à l’est, la ville de Marseille. Concernant le massif des Calanques, les eaux littorales sont le réceptacle des eaux usées traitées de la ville et des effluents de l’usine d’alumine de Gardanne et une partie de l’espace terrestre est polluée par l’héritage d’industries métallurgiques et chimiques datant du 19ème siècle. En relation avec des impacts environnementaux et sanitaires multiples, ont émergé et émergent à des périodes variées des mobilisations d’habitants et d’usagers.
Dans le cadre de ces mobilisations, des interactions se nouent entre habitants et usagers, industriels, services de l’état et scientifiques à des échelles d’action diverses du local au national. Par exemple, un lien semble actuellement se tisser entre les problèmes des boues rouges (ayant un impact sur le littoral marseillais et le territoire de Gardanne) et d’autres mobilisations concernant la réhabilitation d’anciens sites industriels. On retrouve certains acteurs dans différentes arènes militantes, où ils défendent des visions plus intégrées et à une échelle qui dépasse un seul cas de pollution – cette dernière approche étant souvent soutenue par des associations généralistes environnementales de niveau national. Dans ce contexte, les données scientifiques sont utilisées soient pour accuser l’industrie, soient pour légitimer le droit à rejeter. La communauté scientifique doit donc s’interroger sur les outils qu’elle peut mettre à disposition pour accompagner ses débats. Il s’agirait de co-construire et diffuser des informations pertinentes et proposer des innovations pour remédier ou limiter les effets des activités industrielles en s’appuyant sur des dispositifs existants Cela permettrait de faire émerger une approche globale et non plus segmentée des relations entre les territoires et les pollutions. Ce séminaire se propose donc de réfléchir à la façon de créer des espaces de confrontation, d’échanges et de discussion mêlant des acteurs qui ne produisent ou ne s’approprient pas les mêmes connaissances, voire les mettent en doute lors de controverses.
Il s’agit de faire dialoguer des chercheurs investis sur ces territoires et des représentants d’associations ou de collectifs sous la forme d’ateliers. Chaque atelier portera sur un enjeu ou une controverse : après deux présentations de 20 minutes par un scientifique et un militant local, une interaction avec la salle sera mise en place dans une table ronde de 40 minutes, où trois personnes spécialisées par le sujet rejoindront les orateurs. Trois ateliers sont proposés.
En fin de journée, un « grand témoin » apportera, pour chaque atelier, son analyse des processus en place sous l’angle de la question de la science participative ou plus globalement, des rapports sciences sociétés