Max Weber et l’anthropologie juridique

date

Tuesday 22 May 2012, 18h00 - 20h00

adresse

IEA de Nantes, 5 allée Jacques Berque, 44000 Nantes, Amphithéâtre Simone Weil

Max Weber et l’anthropologie juridique

" Les deux pères fondateurs Max Weber et Émile Durkheim ont-ils inspiré ou au contraire empêché - avec leurs réflexions sur la dimension juridique et normative du monde social - l’évolution de cette discipline opaque, nommée « anthropologie juridique » en France, legal antrhopology dans le monde anglosaxon et « Rechtsethnologie » en Allemagne ? Lorsqu´on tente de répondre à cette question, on se retrouve confronter à certaines images renvoyées par un miroir déformant :

1. Max Weber est le témoin d’une anthropologie ratée, par excellence. Il serait, en effet, culturaliste sans culture, prônant un « legal monism » en se fixant sur l’État Nation, et en excluant systématiquement la mondialisation.

2. Les caricatures de Durkheim ne sont pas moins répandues que celles de Weber. Selon Sally Falk Moore, Durkheim est à la recherche des « elementary forms of social unanimity », qui ne sont qu´une variante de cette hérésie prônant l´existence d´une seule et unique « conscience collective ». Selon cette approche, Émile Durkheim rejoint une conception holistique et homogène du « règne normatif », un règne, qui par manque d’une théorie suffisante de l’État, souffrait du défaut de saisir la « méta-sphère » de la société.

 

L’intérêt scientifique de Durkheim pour les sociétés archaïques est marqué dès lors par ce préjugé du primitivisme, exprimé d’une manière paradigmatique dans l’essai « De quelques formes primitives de classification». Cette conférence cherche à corriger ces « crimes » commis par Weber et Durkheim : ceux d´un culturalisme, d’un monisme et d’un nationalisme implicite sans pour autant reproduire à l’identique les études wébériennes et durkheimiennes pour les besoin d’un règne normatif au temps de la mondialisation."

 

Werner Gephart

 

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