D’une mondialisation, l’autre
date
adresse
Amphithéâtre Simone Weil, IEA de Nantes, 5 allée Jacques Berque, 44000 Nantes
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Homme politique, Jean-Pierre Chevènement a participé à plusieurs gouvernements en tant que Ministre de la Recherche et de la Technologie puis de la Recherche et de l’Industrie (1981-1983), Ministre de l’Éducation nationale (1984-1986), Ministre de la Défense (1988-1991) et Ministre de l’Intérieur (1997-2000). Il est aujourd’hui président d’honneur du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC), et président de la Fondation Res Publica, fondation de recherche reconnue d’utilité publique. Il est Sénateur du Territoire de Belfort depuis 2008 et vice-président de la Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat.
A l’occasion de la parution de son dernier ouvrage 1914-2014 : l’Europe sortie de l’histoire? (Editions Fayard, oct. 2013), il donnera une conférence à l’IEA de Nantes le mardi 25 mars 2014.
Descriptif de l’ouvrage 1914-2014 : l’Europe sortie de l’histoire? :
« On peut prédire, sans risque de se tromper, que la commémoration, en 2014, du déclenchement de la Première Guerre mondiale sera instrumentée à des fins politiques. Au nom du "Plus jamais ça !", il s’agira, pour nos classes dirigeantes, de justifier la mise en congé de la démocratie en Europe au prétexte, cent fois ressassé, de sauver celle-ci de ses démons.
Même si comparaison n’est pas raison, il m’a paru éclairant, pour comprendre comment l’Europe a été progressivement sortie de l’Histoire, de rapprocher les deux mondialisations, la première, avant 1914, sous égide britannique, et la seconde, depuis 1945, sous égide américaine, chacune posant la question de l’hégémonie sans laquelle on ne peut comprendre ni l’éclatement de la Première Guerre mondiale ni l’actuel basculement du monde de l’Amérique vers l’Asie. La brutale accélération du déclin de l’Europe ne tient pas seulement aux deux conflits mondiaux qu’a précipités un pangermanisme aveugle aux véritables intérêts de l’Allemagne. Elle résulte surtout de la diabolisation de ces nations nécessaire à des institutions européennes débilitantes qui ont permis leur progressive mise en tutelle par de nouveaux "hegemon" .
Afin de ne pas être marginalisée dans la nouvelle bipolarité du monde qui s’esquisse entre la Chine et l’Amérique, l’Europe a besoin de retrouver confiance dans ses nations pour renouer avec la démocratie et redevenir ainsi actrice de son destin. Rien n’est plus actuel que le projet gaullien d’une "Europe européenne" au service du dialogue des cultures et de la paix, une Europe compatible avec la République, où la France et l’Allemagne pourront œuvrer de concert à construire l’avenir d’un ensemble allant de la Méditerranée à la Russie. Dans une "réconciliation" enfin purgée de ses ambigüités et de ses non-dits : celle de deux grands peuples capables de poursuivre ensemble leur Histoire. »