Paulo Wirz
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Le projet de recherche de Paulo Wirz explore la dualité ambivalente de la protection et de l’agression à travers une enquête artistique et anthropologique sur les talismans, les amulettes et les artefacts symboliques de la Méditerranée. S’appuyant sur les collections du Mucem, il utilisera le médium de la céramique pour développer un nouveau corpus d’œuvres pendant son séjour à Marseille.
La dualité de l’agression et de la protection
L’agression et la protection sont souvent les deux faces d’une même médaille dans le comportement humain et les structures sociales. L’acte de se défendre ou de défendre sa communauté s’accompagne généralement d’un potentiel, voire d’une nécessité, d’agression. Considérez, par exemple, l’architecture d’un fort : conçu comme une structure de protection, il est simultanément équipé pour la surveillance et l’attaque. Ce qui est construit pour protéger est également prêt à frapper.
Cette dualité reflète l’idée qu’une protection efficace nécessite souvent la capacité de répondre à une agression ou de la prévenir, parfois par la force. En ce sens, la recherche de la sécurité peut entraîner une forme latente, voire manifeste, d’agression, brouillant les frontières entre la protection et le contrôle, la défense et la domination.
En suivant cette ligne de pensée :
- L’agression est-elle une composante nécessaire de la protection ?
- La menace d’agression est-elle essentielle à une défense efficace ?
- La préparation à l’agression rend-elle finalement celle-ci inévitable ?
Symbolique à travers les talismans et amulettes méditerranéens
Au cours d’une résidence de cinq mois à l’Iméra en collaboration avec le Mucem, Paulo Wirz développera un nouveau corpus d’œuvres explorant la dualité symbolique et matérielle de la protection et de l’agression à travers les talismans et les amulettes méditerranéens. Ces objets, riches en significations spirituelles, culturelles et magiques, fascinent l’artiste pour leur pouvoir de protection et de contrôle. Puisant dans la collection d’artefacts de protection du Mucem, notamment des armes, des masques et des objets rituels, le projet étudie la manière dont ces objets servent de médiateurs entre le visible et l’invisible, le personnel et le politique, tout en réfléchissant à la manière dont la frontière entre l’abri et l’hostilité, l’enchantement et la dissuasion, est souvent floue.
biographie
Paulo Wirz (1990) est né et a grandi à Pindamonhangaba, au Brésil. À l’âge de 18 ans, il s’est installé en Suisse où il a poursuivi ses études universitaires, obtenant un BA en photographie de ZHdK, Zurich, en 2017, et un MA en beaux-arts de HEAD, Genève, en 2019. Il travaille principalement avec des installations in situ et des sculptures de grand format, mais aussi avec la vidéo, la photographie et le dessin.
En 2019, Wirz a reçu le New Heads Prize, puis le Swiss Art Awards en 2021. Entre 2019 et 2022, il participe à des programmes de résidence à la Fondazione Ratti à Côme, au ZQM à Berlin, à la Cité des Arts à Paris et à Pro Helvetia au Caire. De 2023 à 2024, il a été Early Career Fellow à l’Institut d’études avancées de Suisse, Collegium Helveticum – ETH Zurich. En 2024, il a également été chercheur au Collège de la nouvelle Europe à Bucarest.
Son travail a été exposé dans des institutions telles que la Kunsthalle Basel (CH), la Kunsthalle FriArt (CH), le Centre d’Art Contemporain Genève (CH), Helmhaus (CH), Archivio Conz (DE), Wehrmühle (DE), Haus Konstruktiv (CH), Fondazione Ratti (IT), Palais de l’Athénée (CH), et Villa dei Cedri (CH), Kunsthalle Arbon(CH).
